Dix choses à savoir sur George Weah, candidat à sa réélection au Liberia

L’ancienne star du football, élu à la tête du Liberia en 2017, briguera un nouveau mandat – le dernier, promet-il – lors du scrutin du 10 octobre.

Le président libérien George Weah. © Montage Ja : Vincent Fournier/JA

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Publié le 5 octobre 2023 Lecture : 4 minutes.

DIX CHOSES À SAVOIR – Le 26 décembre 2017, tout juste élu à la tête du Liberia, George Weah célèbre une nouvelle étape de sa vie digne d’un film hollywoodien. Voilà le gamin des bidonvilles de Monrovia propulsé à la plus faute fonction de l’État. Au Liberia, l’élection de l’ancienne star du foot, premier Ballon d’or africain en 1995, marque un tournant et suscite un immense espoir après les années de guerres civiles (250 000 morts entre 1989 et 2003), et une épidémie de fièvre Ebola qui a fait plus de 4 800 victimes entre 2014 et 2016. Six ans plus tard, la success story s’est heurtée au réel. Les promesses de George Weah en matière de développement et de lutte contre la corruption sont, pour la plupart, restées lettres mortes. À 56 ans, « Mister George » pourra-t-il convaincre une nouvelle fois ?

1. Deuxième (et dernier) mandat

Élu le 26 décembre 2017 après deux tentatives infructueuses, George Weah briguera le 10 octobre un nouveau mandat pour « terminer [un] programme inachevé mais impératif », a-t-il promis. Le sortant sait qu’il lui faudra convaincre les Libériens, qui avaient placé en lui de grandes attentes. Il a également réaffirmé sa volonté, s’il était élu, de se retirer en 2030 et de ne pas tenter de briguer un troisième bail à la tête de l’État – la Constitution de toute façon le lui interdit.

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2. Colistière

Pour son second mandat, le sortant présente à nouveau un ticket avec l’influente Jewel Howard-Taylor, ex-épouse de Charles Taylor (l’ancien président a été condamné en 2012 à cinquante ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre). George Weah a cependant perdu le soutien d’un autre ancien chef de guerre, Prince Johnson, qui a rallié son principal opposant, l’ancien vice-président Joseph Boakai.

3. Sanctions des États-Unis

En août 2022, le Trésor américain imposait des sanctions à trois officiels libériens accusés de corruption, dont le directeur de cabinet du chef de l’État, Nathaniel McGill. George Weah eut beau les limoger quasi-immédiatement, l’absence de poursuites est venu ternir ce premier mandat qu’il avait lui-même placé sous le sceau de la lutte contre la corruption.

4. Déception

Extrêmement populaire au moment de son élection, George Weah a été soumis à une pression croissante au fil des années. À son arrivée au pouvoir, l’ancien footballeur, titulaire d’un MBA en management, a paru réussir à maîtriser l’inflation. « En dépit de cette stabilité, le niveau de vie de la population n’a pas connu d’amélioration notable, remarque l’analyste Ibrahim Al-Bakri Nyei. Les indicateurs de pauvreté et de chômage restent très élevés. » En décembre 2022, une ONG libérienne calculait qu’en cinq ans seules 24 promesses sur 292 formulées avaient été réalisées, soit 8 % seulement.

5. Joseph Boakai

En octobre, Weah devra faire face à 19 concurrents. Parmi eux, Joseph Boakai est le plus susceptible de le contraindre à un second tour. Vice-président (de 2006 à 2018) lorsque Ellen Johnson Sirleaf était au pouvoir, il avait obtenu 38,5 % des voix en 2017.

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6. Guerre civile

Absent du Liberia aux heures les plus sombres de la guerre, George Weah exhorte les Nations unies à réagir. En représailles, sa maison de Monrovia est attaquée et brûlée par les rebelles. De retour au pays moins de deux ans après la guerre, il a su capitaliser sur sa popularité pour réunir les Libériens autour de sa candidature. « Ici, quand il y avait la guerre, c’est le football qui réunissait tout le monde ! »

7. Success story

L’enfant du pays, chrétien évangéliste pratiquant, vient d’un milieu modeste dont il s’est extrait grâce au sport. « Il a toujours dit qu’il était en capacité de transformer la vie des Libériens et que, comme il avait vécu la pauvreté, il était en mesure de la combattre. Mais il n’a pas réussi à sortir un million de personnes de la pauvreté ainsi qu’il l’avait promis », glisse Ibrahim Al-Bakri Nyei.

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8. Fiston

Sacré Ballon d’or en 1995, l’ancienne star du Milan AC et du PSG a transmis le virus du foot à ses enfants. Son fils, l’attaquant américain Timothy Weah, a fait la fierté de son père en novembre 2022, en marquant un but contre l’Iran lors de la Coupe du monde. En dépit de ses exploits sportifs, George Weah n’était, lui, jamais parvenu à mener son équipe jusqu’au Mondial.

9. Quarante-huit jours d’absence

Présent au Qatar pour la compétition, le chef de l’État avait ensuite passé plusieurs semaines en dehors du Liberia. Une absence prolongée qui avait donné du grain à moudre à ses détracteurs, à un an de la présidentielle.

10. Chanteur amateur

En plus de ses talents de footballeur, George Weah peut se targuer d’avoir une autre corde à son arc. En pleine pandémie de Covid, le président poussait la chansonnette sur Let Us Stand Together and Fight Coronavirus, dans lequel il appelait les Libériens à se protéger contre la pandémie. En 1997, soutenu par l’Unicef, il avait déjà enregistré un album pour promouvoir des campagnes de vaccination.

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