Centrafrique : au moins 4 tués dans des violences à Bangui

Au moins quatre personnes ont été tuées dans des affrontements samedi à Bangui entre groupes armés lors desquels les forces française Sangaris et africaine Misca ont aussi été prises à partie, a-t-on appris dimanche auprès de la Misca.

Un soldat camerounais de la Misca à Bangui, le 22 mars 2014. © AFP

Un soldat camerounais de la Misca à Bangui, le 22 mars 2014. © AFP

Publié le 23 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

"Quatre personnes, dont deux sujets musulmans, ont été tuées et sept blessées au PK-5 dans des affrontements entre groupes armés, notamment des anti-balaka et musulmans retranchés dans ce secteur visé par des attaques d’individus armés depuis plusieurs semaines", a expliqué à l’AFP sous couvert d’anonymat un officier de la Misca.

"Les affrontements ont éclaté à plusieurs endroits à la fois, amenant les forces internationales à s’interposer pour faire cesser les hostilités. Mais celles-ci ont été prises à partie et ont riposté", selon cet officier.

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Selon une source militaire française "des velléités d’affrontements entre groupes armés ont en effet été signalés au PK-5 samedi, où des hommes sont positionnés pour y faire face. Nos hommes ont été pris à partie et ont riposté".

Ni la Misca, ni la force Sangaris n’ont donné de bilan de leurs ripostes. Selon la Misca, le calme était revenu dimanche dans ce quartier du centre-ville, où des pillards et des anti-balaka tentent depuis des semaines de pénétrer pour dévaliser les centaines de commerces qui s’y trouvent, appartenant très majoritairement à des musulmans.

"Le PK-5 est calme ce (dimanche) matin. La population a repris ses activités et les hommes de la Misca et de Sangaris effectuent leurs patrouilles de routine", a déclaré à l’AFP le capitaine Elie Massazi, basé dans le quartier.

2 000 soldats français

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Jeudi, l’état-major de l’armée française avait fait état d’accrochages entre forces françaises et anti-balaka à Bangui et sur l’axe qui relie la capitale à la frontière camerounaise.

"Nous avons noté une forme de raidissement des anti-balakas, qui traduit sans doute l’impact qu’ont la force Sangaris et la Misca sur les zones où ils sont implantés", avait expliqué le porte-parole de l’état-major, le colonel Gilles Jaron.

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Les anti-balakas sont des miliciens, majoritairement chrétiens, qui se sont dans un premier temps opposés aux exactions des combattants essentiellement musulmans de la Séléka, avant de s’en prendre à la population musulmane.

Près de 2.000 soldats français sont déployés au sein de la force Sangaris en Centrafrique, où il agissent "en soutien" des 6.000 hommes de la force africaine, la Misca, pour rétablir un minimum de stabilité dans le pays, livré au chaos depuis un an et qui traverse une crise humanitaire sans précédent avec des centaines de milliers de déplacés ayant fui les violences interreligieuses.

Ces violences ont provoqué un exode des populations musulmanes de régions entières du pays. Pour ceux qui restent, la situation est "insupportable", a dénoncé vendredi Peter Bouckaert, directeur Urgences de l’ONG Human Rights Watch.

"La situation humanitaire et sécuritaire est très grave, insupportable pour les musulmans qui restent dans le sud-ouest (de la Centrafrique) et à Bangui. Il y a une vingtaine de poches dans le pays avec 15.000 personnes en danger. On doit réfléchir à les évacuer", a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse.

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