Afrique du Sud : triomphe de l’ANC aux élections du 7 mai, selon un sondage
L’ANC, au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid en 1994, frôlerait la majorité des deux tiers aux élections générales du 7 mai, selon un sondage Ipsos publié dimanche qui contredit l’affaissement du parti prédit par la majorité des analystes.
L’ANC du président Jacob Zuma obtiendrait 66,1% des voix le 7 mai, soit plus que les 65,9% obtenus lors des élections de 2009, selon ce sondage Ipsos publié par le Sunday Times. Il serait très proche des deux tiers des sièges au Parlement qui lui permettrait de modifier seul la Constitution.
L’Alliance démocratique (DA), le principal parti de l’opposition, obtiendrait 22,9%, une belle progression par rapport aux 16,6% recueillis en 2009, mais un résultat qui serait très en deçà des 30% espérés.
Avec un tel score, la DA, brocardée par l’ANC comme étant un "parti de Blancs", raterait sa percée dans l’électorat noir (80% de la population) dont il n’obtiendrait que 6,5% des voix contre 87% chez les Blancs (9% de la population). Il serait également majoritaire chez les métis (9% de la population) et les Indiens (2%).
Les Combattants pour la liberté économique (EFF), la nouvelle formation radicale de l’ex-chef de fil des jeunes de l’ANC Julius Malema qui prône une socialisation de l’économie au bénéfice des plus pauvres, serait troisième avec 3,7% des voix.
Parmi plusieurs petits partis, Cope –une formation issue d’une scission de l’ANC qui avait fait 7,4% en 2009 et s’est surtout fait remarquer depuis par ses luttes intestines–, aurait 0,7%. Agang SA, parti de l’intellectuelle noire Mamphela Ramphele qui a failli fusionner avec la DA début février, est de son côté crédité d’un très modeste 0,4% des intentions de vote.
Rapport accablant sur Zuma
Ce sondage a été effectué auprès de 2.222 personnes du 20 février au 11 mars, avant que la médiatrice sud-africaine, chargée notamment de veiller au bon usage des deniers publics, ne publie un rapport accablant pour le président Jacob Zuma, accusé d’avoir largement profité de travaux dans sa résidence privée effectués aux frais des contribuables.
L’enquête contredit en tous cas les estimations de la majorité des analystes sud-africains, qui donnent généralement entre 55 et 60% à l’ANC, le parti de Nelson Mandela étant selon eux victimes de l’usure du pouvoir, d’affaires de corruption et de son incapacité à corriger durablement les inégalités héritées du régime raciste de l’apartheid. Des manifestations réclamant des services publics de base dans les townships tournent régulièrement à l’émeute.
Selon Ipsos, l’ANC garderait sans problème la province du Gauteng –Johannesburg et Pretoria– avec 54% des voix. L’hebdomadaire City Press avait récemment indiqué qu’un sondage maison ne créditant le parti dominant que lui donnant que 45% dans le coeur économique du pays avait paniqué ses dirigeants. La DA conserverait de son côté le Cap occidental, la province dont le Cap est la Capitale, avec 52 des suffrages.
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