Après le Congo, Eni confirme son virage gazier au Nigeria

En cédant ses actifs pétroliers nigérians à Oando, la multinationale italienne resserre ses activités autour de sa branche gazière sur le continent.

L’usine Eni de compression de gaz onshore à Mellitah, en Libye. © AP Photo/Eni Press office

Salimata Kone

Publié le 14 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le groupe italien Eni a annoncé avoir vendu, début septembre, sa filiale onshore NAOC à son concurrent Oando. Une transaction que les deux entreprises n’ont pas chiffrée, mais que la banque d’investissement Jefferies estime à 500 millions de dollars (465 millions d’euros), selon Reuters.

Après la vente à Perenco, au mois de juin, d’actifs pétroliers en Afrique pour 300 millions de dollars, la major européenne s’est ainsi délestée de quelque 800 millions de dollars d’actifs sur le continent. Contactée par Jeune Afrique, l’entreprise explique ces opérations par sa volonté de se conformer à son plan directeur 2023-2026, avec pour objectif de développer l’exploitation des champs gaziers existants, ainsi que d’en acquérir de nouveaux. « Eni continue d’opérer dans ces pays en se concentrant sur les activités offshore exploitées. »

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Selon son rapport annuel 2022, le groupe, dont la production en gaz a dépassé les quatre milliards de pieds cube en Afrique en 2022, souhaite continuer la prospection dans ce domaine.

« Les principaux développements prévus comprennent les initiatives gazières au Congo, en Libye, en Égypte, en Italie et au Moyen-Orient, ainsi que la découverte géante de pétrole ‘Baleine’ au large de la Côte d’Ivoire », indique la major.

Projets d’ampleur en Côte d’Ivoire et au Congo

Eni via sa filiale norvégienne Vär a acquis, le 23 juin, la société pétrolière et gazière Neptune Energy pour un montant de 4,48 milliards de dollars. Le géant italien des hydrocarbures – qui a enregistré un bénéfice net record en 2022 de 13,8 milliards d’euros – a ainsi mis la main sur de nombreux contrats gaziers et pétroliers en Asie, en mer du Nord et en Afrique du Nord. Et il renforce aussi ses positions en Algérie, principal fournisseur de gaz à l’Italie.

En Afrique subsaharienne, le groupe dirigé par Claudio Descalzi a remporté, ces dernières années, de nombreux appels d’offre sur le continent pour exploiter les champs gaziers.C’est le cas du projet Marina XII, duquel le groupe compte extraire environ 4,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL). Cette production permettrait au Congo de faire un pas de plus vers l’indépendance énergétique, mais aussi de pouvoir exporter une partie de sa production vers l’Europe. « Nos projets, notamment Congo LNG, jouent un rôle important dans la stratégie gazière de l’entreprise », confie Eni.

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La découverte du mégagisement « Baleine » au large de la Côte d’Ivoire en septembre 2021 a renforcé la coopération entre l’État ivoirien et Eni. Les réserves de ce champ gazier, dont la mise en exploitation a débuté le 27 août dernier,  sont estimées à 3 300 milliards de pieds cubes. Il devrait faire entrer la Côte d’Ivoire dans le club des plus grands producteurs de gaz naturel.

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