Soudan : un employé du CICR tué au Darfour

Un employé soudanais du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été tué au Darfour, a annoncé l’organisation vendredi, alors que les violences s’aggravent dans cette région de l’ouest du Soudan.

Distribution d’eau par la Croix-Rouge, le 24 février 2014 à Juba. © AFP

Distribution d’eau par la Croix-Rouge, le 24 février 2014 à Juba. © AFP

Publié le 22 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Najmaddin Salih Musa Bishara, qui travaillait dans un des entrepôts du CICR, "a été touché par une balle perdue alors qu’il rentrait en voiture chez lui", jeudi, à El-Facher, la capitale du Darfour-Nord, a indiqué l’organisation dans un communiqué

Trois autres personnes se trouvaient dans le véhicule, a précisé le CICR qui n’a pas donné de détails sur leur sort.

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"Les circonstances exactes restent floues, et nous sommes en contact avec les policiers qui enquêtent sur ce dossier", a souligné le directeur du CICR au Soudan, Jean-Christophe Sandoz.

Depuis le 1er février, Khartoum a suspendu les activités du CICR dans le pays, accusant l’organisation d’avoir agi hors de son mandat.

Mais si tous les projets sont en pause, les quelque 700 employés, soudanais et étrangers, du CICR continuent à se rendre dans leurs bureaux, avait indiqué un porte-parole de l’organisation à l’époque.

Le Darfour est devenu extrêmement dangereux pour les travailleurs humanitaires. Trois membres locaux d’ONG étrangères y ont ainsi été tués l’an passé, selon l’ONU.

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Les incidents ayant impliqué des ONG étrangères ont doublé entre 2012 et 2013 en raison d’une hausse des vols de voitures et des cambriolages, d’après la même source. Depuis la fin février, la violence s’est aggravée, en particulier au Darfour-Nord.

Mercredi, la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) a annoncé avoir reçu des informations sur de nouveaux villages attaqués et incendiés. Des sources locales ont indiqué soupçonner des milices d’être derrière ces attaques.

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Un policier a par ailleurs été tué mardi dans une fusillade avec des gangsters à El-Facher, a indiqué le gouverneur du Darfour-Nord Osmane Kbir à la télévision soudanaise.

215 000 personnes déplacées

M. Kbir a lui-même échappé à une embuscade samedi dernier alors qu’il effectuait une visite dans une ville au nord d’El-Facher, Mellit, dont des rebelles s’étaient brièvement emparés la semaine dernière, selon une source proche. Mais M. Kbir a nié cette embuscade dans des médias officiels.

Des insurgés ont également mené des attaque dans le sud-est de la province, tandis que des milices arabes ont pris Saraf Omra, dans l’ouest.

Le conflit au Darfour, une région aussi vaste que la France, a éclaté en 2003 entre milices pro-gouvernementales et rebelles réclamant la fin de la "marginalisation économique" de leur région et un partage du pouvoir avec le gouvernement de Khartoum. Il a fait au moins 300.000 morts et deux millions de déplacés, selon l’ONU.

Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a indiqué jeudi que quelque 215.000 personnes avaient été déplacées cette année en raison de combats entre tribus, ou entre troupes gouvernementales et groupes armés au Darfour.

La majorité de ces déplacements se sont produits au Darfour-Nord, selon l’Ocha, qui a précisé que certains habitants avaient depuis pu retourner dans leurs foyers. L’an passé, l’ONU avait recensé 380.000 déplacés.

Mardi à Khartoum, l’ONU a indiqué que le nombre total de Soudanais ayant besoin d’aide humanitaire, au Darfour et dans d’autres régions, avait augmenté de 40% en 2013 pour atteindre 6,1 millions de personnes.

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