Obama appelle Abbas à prendre des « risques » pour la paix
Barack Obama a appelé le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à prendre des « risques » pour la paix, en le recevant lundi à la Maison Blanche. En Cisjordanie, des milliers de Palestiniens ont manifesté dans plusieurs villes pour soutenir leur président.
![Mahmoud Abbas (g) et Barack Obama à la Maison Blanche, le 17 mars 2014. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/03/18/018032014085630000000obamaabbas.jpg)
Mahmoud Abbas (g) et Barack Obama à la Maison Blanche, le 17 mars 2014. © AFP
Deux semaines après avoir exhorté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à prendre des décisions "difficiles", le président américain a affirmé que "le temps est venu pour les dirigeants des deux parties (…) de saisir l’occasion" actuelle de parvenir à la paix.
"C’est très dur, très ardu, il va falloir prendre des décisions politiques difficiles et des risques si nous voulons progresser", a ajouté M. Obama dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Il a salué en Mahmoud Abbas quelqu’un qui a "toujours renoncé à la violence, constamment cherché une solution diplomatique et pacifique qui permette à deux Etats de vivre côte à côte dans la paix et la sécurité".
Prisonniers en jeu
De son côté, le dirigeant palestinien a affirmé au président américain que l’Etat hébreu pouvait montrer son "sérieux" dans ces négociations, actuellement enlisées, en libérant un quatrième et dernier contingent de prisonniers, conformément à ses engagements de juillet 2013.
La libération des prisonniers d’ici au 29 mars, comme prévu, "nous donnera un indice très solide du sérieux des Israéliens quant au processus de paix", a observé M. Abbas.
Mahmoud Abbas a aussi reçu le soutien du président israélien Shimon Peres, qui exerce des fonctions essentiellement protocolaires, et a pris le contrepied de ministres du gouvernement de droite, selon qui le président palestinien n’est pas un "partenaire" pour faire la paix.
"Le président Abbas est un homme de principes, il est contre le terrorisme, contre la violence. C’est un bon partenaire et je suis content que notre gouvernement négocie avec lui", a déclaré M. Peres, selon un communiqué de la présidence.
Manifestations massives
En Cisjordanie, les manifestants venus montrer leur solidarité avec Abbas étaient plus de 5000 à Naplouse (nord), environ 1500 à Ramallah et plus d’un millier à Hébron (sud), selon des journalistes sur place.
Dans la bande de Gaza, le Hamas au pouvoir a interdit les manifestations sur la voie publique, ce qu’a dénoncé un porte-parole du Fatah. Cette interdiction visait à "préserver l’ordre et la paix publics", a déclaré le porte-parole du ministère de l’intérieur du gouvernement du Hamas. Mais des rassemblements ont eu lieu, notamment à l’Université Al-Aqsa, un bastion du Fatah.
Les entretiens de lundi devaient porter sur "l’accord-cadre" traçant les grandes lignes d’un accord de paix que négocie avec les deux parties le chef de la diplomatie américaine afin de les persuader de poursuivre les pourparlers au-delà du 29 avril.
Les dirigeants palestiniens ont exprimé de très fortes réserves sur les propositions américaines, auxquelles ils reprochent notamment de trop s’éloigner du droit international. Les Palestiniens refusent en particulier le maintien illimité de troupes israéliennes en territoire palestinien.
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