Égypte : une figure de la révolte dénonce l’implication de l’armée dans la présidentielle

Une figure de la révolte égyptienne, candidat malheureux à la magistrature suprême en 2012, a appelé dimanche l’armée à ne pas s’ingérer dans la présidentielle prévue au printemps pour laquelle son commandant-en-chef est donné favori.

Une affiche du maréchal Abdel Fattah al-Sissi au Caire, le 6 février 2014. © AFP

Une affiche du maréchal Abdel Fattah al-Sissi au Caire, le 6 février 2014. © AFP

Publié le 16 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Khaled Ali, un avocat des droits de l’Homme d’une quarantaine d’années, a en outre dénoncé la loi électorale encadrant le scrutin qui doit doter le plus peuplé des pays arabes d’un président élu, après la destitution par l’armée de l’islamiste Mohamed Morsi en juillet. S’insurgeant contre cette loi, M. Ali a expliqué qu’il ne briguerait pas la présidence.

Lors d’une conférence de presse, il a exhorté les militaires à s’éloigner de la politique et à ouvrir la porte à la démocratie à laquelle aspire le peuple alors que dès janvier, le commandement de l’armée avait demandé à son chef, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, qui ne cache pas sa ferme intention de briguer la présidence, de répondre à l’appel du peuple en se portant candidat.

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"Le rôle de l’armée est de protéger les Égyptiens et non de les diriger", a martelé M. Ali avant d’appeler à réformer la loi électorale qui interdit tout recours face aux décisions de la commission en charge de la présidentielle.

La présidence a expliqué avoir pris cette disposition pour ne pas retarder la transition dans le pays déserté par les touristes et à l’économie exsangue.

Regrettant le peu d’opposition soulevée par cette loi, M. Ali a déploré le fait qu’"une majorité d’Égyptiens écoute, obéit et se met au garde-à-vous face au nouveau pouvoir installé par l’armée".

Depuis huit mois, les portraits du maréchal Sissi s’étalent partout et les colifichets à son effigie se vendent par brassées. Fustigeant cet emballement, M. Ali a appelé le nouvel homme fort de l’Égypte à quitter l’armée, traditionnellement très populaire dans le pays, pour que la presse et les gens puissent vous juger en tant que personne, avec ses bonnes et ses mauvaises actions, et puissent vous critiquer.

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"Je n’annonce pas mon retrait des élections"

Le maréchal Sissi, qui incarne pour beaucoup d’Égyptiens la stabilité dans un pays secoué par les crises et les violences depuis trois ans, est, de loin, la personnalité la plus populaire du pays et plusieurs figures politiques ont annoncé qu’elles ne se présenteraient pas face à lui.

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L’unique candidat déclaré à la présidentielle prévue au printemps est pour le moment le leader de la gauche Hamdeen Sabbahi.

"Je n’annonce pas mon retrait des élections, j’annonce mon refus de participer à cette mise en scène", a de son côté affirmé M. Ali.

Il y a quelques jours, c’est Ahmed Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak et lui aussi un militaire, qui avait dénoncé le soutien précoce de l’armée à son chef, évoquant des interférences dans le processus électoral.

(AFP)

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