Western Union, MoneyGram, WorldRemit… Après le séisme au Maroc, le transfert d’argent en ébullition

Banques, administrations et spécialistes du transfert d’argent rivalisent d’annonces destinées à booster la solidarité à travers le Royaume et les envois de fonds de la diaspora.

Les transferts de fonds de la diaspora représentent 8 % du PIB du royaume. © DR

Publié le 15 septembre 2023 Lecture : 3 minutes.

Pour faciliter les transactions bancaires vers le « Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre » qui recueille les dons après le séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) a décidé de supprimer les frais liés à ces transactions.

Une décision qui doit s’appliquer aussi bien aux clients qu’aux non clients, aux transferts nationaux et étrangers.

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La mesure accompagne la vague de solidarité consécutive à la catastrophe, le roi Mohammed VI en première ligne avec le don, à travers le holding royal Al Mada, de 1 milliard de dirhams (91 millions d’euros), rapporte Challenges Maroc.

Plusieurs entreprises lui ont emboité le pas. C’est le cas du gouvernement, qui renonce à un mois de salaire, des fonctionnaires, qui font don de trois jours de salaires, ou encore de Marjane – spécialiste de la grande distribution –,qui reversera l’intégralité des bénéfices sur les ventes liées au sinistre, explique le journal Le Matin.

Les géants dans la place

Sur le terrain, la solidarité s’organise. Troisième pays africain de destination des envois de fonds de la diaspora, le Maroc, qui a un taux de bancarisation de 78 %, s’appuie déjà régulièrement sur les sociétés de transferts d’argent internationaux pour les particuliers et les entreprises, à l’instar de MoneyGram ou Western Union.

Ce dernier a décidé, le 13 septembre, de supprimer les frais de transfert sur les opérations vers le royaume chérifien jusqu’au 19 septembre. Mohamed Touhami el Ouazzani, directeur Afrique de la société américaine, qui a enregistré près de 4 milliards de dollars de transferts d’argent en 2022, exprime toute sa solidarité aux sinistrés et assure de la volonté de son entreprise de se joindre aux Marocains pour traverser cette mauvaise période.

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Une mesure prise par WorldRemit (399 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2021), dès le 9 septembre – soit le lendemain de la catastrophe. Le groupe britannique, sur X (anciennement Twitter), conseillait cependant aux consommateurs de privilégier les virements bancaires, car « de nombreux points de retrait d’espèces ont été touchés par la catastrophe ».

Leur concurrent chinois MoneyGram (1,28 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2022), de son côté, a annoncé sur X qu’il fera des dons aux sinistrés, sans en préciser la nature, via l’ONG GlobalGiving. « Les dons serviront à fournir un abri, de la nourriture, de l’eau et bien plus encore », indique la société.

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Manne importante

De manière générale, les transferts d’argent représentent une manne financière importante pour le pays. Les Marocains de l’extérieur (MRE) évoquent le soutien familial, le financement des études ou l’épargne, pour justifier les envois massifs de capitaux. Selon une étude menée par  Western Union en 2022, dans 20 pays dont le Maroc, 62 % des clients envoient ou reçoivent de l’argent au minimum une fois par mois.

Selon l’office marocain des changes, les transferts des MRE ont culminé à 110,7 milliards de dirhams en 2022, soit 10 milliards d’euros, un chiffre en progression de 15,2 milliards de dirhams par rapport à 2021. Cette activité financière hisse le pays au troisième rang des pays qui reçoivent le plus de devises étrangères en Afrique, derrière l’Égypte (26,2 milliards d’euros) et le Nigeria (19,6 milliards d’euros).

Cette manne financière représente 8 % du PIB marocain, selon Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. À l’occasion d’un forum sur la réduction des coûts des transferts de fonds de la diaspora africaine, tenu à Rabat, le gouverneur de la Banque centrale précisait que l’argent reçu au Maroc avait servi à financer « plus du tiers du déficit commercial et représentait près de 20% des ressources collectées par les banques » du pays.

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