Égypte : trois morts lors de manifestations d’islamistes au Caire
Trois personnes ont été tuées et 45 autres blessées vendredi au Caire lors de nouveaux affrontements entre manifestants favorables au président islamiste déchu Mohamed Morsi et forces de l’ordre, a annoncé le ministère de la Santé.
Comme quasiment tous les vendredis depuis la destitution et l’arrestation de M. Morsi en juillet, les partisans du président déchu ont manifesté dans plusieurs villes du pays contre les nouvelles autorités mises en place par l’armée. Ces rassemblements sont souvent marqués par des heurts parfois meurtriers entre des pro-Morsi d’un côté et les forces de sécurité et des civils hostiles au président déchu de l’autre.
Selon le ministère de la Santé, trois personnes non identifiées ont été tuées au Caire et 23 autres blessées. Cinq autres personnes ont été blessées à Fayyoum, au sud-est de la capitale, à Charquiya dans le delta du Nil et à Alexandrie (nord). En outre, 17 policiers ont été blessés lors des heurts au Caire et trois voitures de la police ont été incendiées, selon un responsable de la sécurité.
Le ministère de l’Intérieur a fait état de l’arrestation d’une soixantaine de partisans de M. Morsi lors de cette journée traditionnelle de mobilisation. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants islamistes à Alexandrie et dans la ville d’Al-Arich dans le Sinaï, selon l’agence officielle Mena.
Depuis la destitution par l’armée du premier président élu démocratiquement d’Egypte, au moins 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués, selon Amnesty International, par les forces de l’ordre qui répriment toute mobilisation de l’opposition, ou par des partisans des nouvelles autorités. En outre, des milliers de personnes ont été arrêtées. La confrérie de M. Morsi, les Frères musulmans, a été désignée en décembre "organisation terroriste". Depuis, ses centaines de milliers de membres risquent jusqu’à cinq ans de prison s’ils manifestent ou sont découverts en possession d’écrits ou d’enregistrements de la confrérie. Et leurs dirigeants, dont la plupart sont actuellement jugés pour plusieurs chefs d’accusation, risquent la peine capitale.
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