Militaires disparus au Mali : nouveau corps découvert près de Bamako

Un corps en décomposition, avec des galons de colonel, a été découvert dans un puits à Kati, près de Bamako, dans le cadre de l’enquête sur la disparition de militaires autour du coup d’État de 2012 au Mali, ont indiqué dimanche à l’AFP des sources judiciaires.

Entrée du camp militaire de Kati, près de Bamako. © AFP

Entrée du camp militaire de Kati, près de Bamako. © AFP

Publié le 2 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis début décembre 2013, plusieurs corps soupçonnés être ceux de militaires disparus ont été retrouvés dans différentes fosses communes dans des zones proches de Kati, ville-garnison à 15 km de Bamako qui fut le quartier général des soldats ayant renversé le 22 mars 2012 le président Amadou Toumani Touré.

Les enquêteurs ont retrouvé dans un puits de Kati, dans la nuit de samedi à dimanche, le corps d’un militaire, ainsi que ses galons de colonel. Le corps était en décomposition, a affirmé à l’AFP une source judiciaire sous couvert d’anonymat.

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L’information a été confirmée par un proche du juge Yaya Karembé, chargé de l’instruction sur la disparition de soldats dits Bérets rouges, considérés comme proches du président renversé.

"Le corps a été retrouvé dans un puits profond de 50 mètres. Ce sont des militaires arrêtés dans le cadre des enquêtes qui ont indiqué l’endroit aux enquêteurs", a dit ce proche du juge Karembé, présent lors de la découverte.

"La maison où le corps a été retrouvé appartient à un important membre de l’ex-junte militaire des putschistes de mars 2012", a-t-il précisé.

Dans le cadre de l’affaire dite des Bérets rouges, le meneur du coup d’Etat, le général Amadou Haya Sanogo, ainsi que plusieurs militaires ont été arrêtés, inculpés de complicité d’assassinat et incarcérés depuis novembre 2013.

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Une source proche de l’enquête a indiqué le corps découvert dans la nuit de samedi à dimanche pourrait être celui du colonel Youssouf Traoré, un des putschistes de 2012 s’étant ensuite opposés au général Sanogo.

"C’est un caporal actuellement aux arrêts, ancien homme de main du général Sanogo, qui a indiqué aux enquêteurs le puits, en précisant que c’est là que le colonel Youssouf Traoré a été enterré. Mais il faut des analyses pour confirmer qu’il s’agit bien de son corps", a précisé la même source.

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Le putsch du mars 2012, qui avait été précédé d’une offensive de rebelles touareg et islamistes armés, a précipité le Mali dans le chaos.

La crise, qui a duré 18 mois, a été marquée par une occupation des régions du Nord malien pendant près de dix mois par les jihadistes alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ces derniers ont été chassés à partir de janvier 2013 par une intervention internationale lancée par la France, toujours en cours avec des troupes sous mandat de l’ONU.

Vendredi, à l’issue d’une visite de dix jours sur place, Suliman Baldo, expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali nommé par l’ONU, avait estimé que de nombreux commis tant par des groupes armés que par des soldats maliens demeuraient impunis en dépit d’efforts louables des autorités maliennes.

M. Baldo avait appelé à prendre des mesures pour accélérer les enquêtes, pour permettre à la justice de faire son travail et de faciliter l’accès des victimes à la justice.

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