Nigeria : série d’attaques de Boko Haram, au moins 74 morts en une journée

Les habitants de la ville de Maiduguri et de ses alentours, dans le nord-est du Nigeria ont connu une fin de semaine particulièrement sanglante avec une série d’attaques meurtrières des islamistes de Boko Haram, malgré une offensive de l’armée et l’état d’urgence.

Le 2 mars 2014, des habitants de Maiduguri sur les lieux d’une double explosion. © AFP

Le 2 mars 2014, des habitants de Maiduguri sur les lieux d’une double explosion. © AFP

Publié le 2 mars 2014 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour à 16h35

Les attaques ont provoqué la mort d’au moins 74 personnes pour la seule journée de samedi. Une première attaque, constituée d’un double attentat, a fait samedi soir au moins 35 morts dans Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno.

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"Nous continuons de compter, pour l’instant nous avons dénombré 35 corps", a déclaré dimanche le chef de la police de l’Etat de Borno, Lawal Tanko, à l’AFP. Un habitant, qui a participé aux secours, a dit avoir aidé la "police et les soldats à transporter 50 corps à l’hôpital de Sani Abacha".

"Il y avait des hommes, des femmes et des enfants parmi les corps. La panique est telle que le secteur est déserté, la population ayant fui les maisons", a ajouté cet habitant qui a requis l’anonymat.

Selon des témoins, les deux explosions se sont succédé à quelques minutes d’intervalle dans une région considérée comme le fief de Boko Haram, un groupe classé organisation terroriste par Washington, et qui cherche à instaurer un état islamiste dans le nord à majorité musulmane du Nigeria.

L’attentat s’est produit dans le quartier densément peuplé de Gomari, sur la route reliant Maiduguri, ville est né Boko Haram en 2009, à Damaturu, capitale de l’Etat voisin de Yobe.

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Selon des habitants, les explosifs étaient cachés dans deux vieilles camionnettes abandonnées. L’un d’eux, Mallam Mohammed Buba, a indiqué que l’explosion avait eu lieu alors que les gens se préparaient à se rendre à la prière du soir.

La deuxième bombe a fait le plus grand nombre de morts et blessés car beaucoup de gens étaient accourus pour secourir les victimes de la première explosion.

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Peu après, une autre attaque

Peu après, une autre attaque d’éléments présumés de Boko Haram, à quelque 50 km à l’ouest de Maiduguri, a fait 39 morts dans la localité de Mainok. Les habitants se préparaient à la prière du soir quand des dizaines d’assaillants vêtus d’uniformes de l’armée et circulant à bord de 4X4 ont attaqué Mainok, lançant des grenades et tirant au fusil-mitrailleur.

"Ils sont arrivés vers 19H00 et ont commencé à tirer aveuglément, à l’aide de lance-grenades RPG, d’explosifs divers et de fusils AK-47", selon un des témoins, Yahaya Umar. "Ils ont tué 39 personnes qui ont été enterrées ce matin, détruisant toute la localité".

Les extrémistes de Boko Haram multiplient les attaques meurtrières, devenues quasi quotidiennes dans cette région malgré l’imposition de l’état d’urgence et l’offensive de l’armée en cours depuis mai dernier dans les trois Etats de Borno, Yobe et Adamawa.

Le pays est divisé entre un nord à majorité musulmane et un sud majoritairement chrétien, où se trouve sa richesse pétrolière.

Vendredi, le porte-parole de l’armée a indiqué que les soldats nigérians avaient tué treize membres présumés de Boko Haram et en avaient arrêté 15 dans le nord-est, au surlendemain d’une attaque attribuée au groupe qui avait tué au moins 37 personnes.

Lundi, des membres présumés de Boko Haram, avaient attaqué le dortoir d’un lycée de Buni Yadi (Etat de Yobe), massacrant 43 personnes.

"Situation de guerre"

Le conflit a fait des milliers de victimes en quatre ans, lors des raids et attentats sanglants de Boko Haram mais également des opérations de l’armée. Depuis l’offensive militaire de mai dernier, les violences ont déjà fait quelque 1.500 morts, selon les chiffres de l’ONU et un décompte de l’AFP.

Elle a aussi entrainé la fuite de leurs foyers de quelque 300.000 personnes, dont la moitié des enfants, dans le nord-est du pays, selon des chiffres fournis jeudi par les Nations unies.

La présidence nigériane a qualifié vendredi l’insurrection de Boko Haram de "situation de guerre" dans le grand nord-est de ce riche pays de 170 millions d’habitants.

Premier producteur de pétrole et pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria est confronté à d’immenses défis dans le domaine de la sécurité, mais aussi de la pauvreté et de la corruption.

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