Centrafrique : à Bouar, accalmie sur le front des violences

Depuis l’arrivée des troupes françaises de l’opération Sangaris à la mi-février, Bouar, ville clé sur la route reliant le Cameroun à Bangui, connaît une accalmie sur le front des violences, ont affirmé à l’AFP des sources concordantes.

Des habitants de Bouar accueillent les militaires français arrivant du Cameroun le 6 décembre. © AFP/Fred Dufour

Des habitants de Bouar accueillent les militaires français arrivant du Cameroun le 6 décembre. © AFP/Fred Dufour

Publié le 2 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Après une série d’attaques menées depuis octobre par les milices anti-balaka à dominante chrétienne contre les ex-rebelles Séléka majoritairement musulmans, accusés de nombreuses exactions contre la population, ces derniers ont dû quitter Bouar le 22 janvier. Les troupes françaises, elles, sont arrivées le 14 février.

"Depuis leur arrivée, les coups de feu sont en diminution, il y a moins d’exactions. Il y a encore beaucoup d’armes à Bouar mais elles sont cachées", a déclaré à l’AFP un travailleur de l’ONU connaissant bien la ville.

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"Il y a une accalmie", confirme Firmin Mbifoyo, préfet intérimaire de la région de la Nana Mambéré. "Mais même après le départ des Séléka, la peur demeure".

"Les anti-balaka se baladent en ville mais sans armes", précise le préfet. Pour lui, l’urgence est de payer les salaires des fonctionnaires, ce qui n’est plus arrivé depuis six mois, pour que les écoles reprennent notamment.

Des hommes blessés par balle continuent d’arriver à l’hôpital préfectoral, mais en petit nombre et ils viennent pour beaucoup de la brousse, a indiqué un médecin à l’AFP.

Quelques centaines de familles musulmanes vivent toujours recluses autour de la mosquée du quartier Haoussa. Samedi, plusieurs d’entre elles s’apprêtaient à quitter la ville à bord d’un petit camion, comme beaucoup de musulmans l’ont fait à Bouar ces dernières semaines, pour fuir les anti-balaka.

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Même si les violences tendent à s’estomper depuis quelques jours, "la population vit dans la peur et dans une pauvreté extrême", indique Abdou Dieng, le coordinateur humanitaire pour la Centrafrique, lors d’un déplacement samedi.

"Beaucoup de familles à qui des semences avaient été distribuées ont dû les manger tant ils avaient faim. Ici la majorité de la population va devoir compter sur l’aide humanitaire", note-t-il.

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Quelque 450 soldats français et de l’Union africaine sont positionnés à Bouar.

Cela fait bientôt un an que la Centrafrique a basculé dans le chaos, avec le renversement en mars 2013 du régime de François Bozizé par la coalition rebelle Séléka. Avec Bangui, le nord-ouest de la Centrafrique est la région qui a été la plus touchée par les affrontements interconfessionnels meurtriers entre ex-Séléka et milices anti-balaka.
 

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