Zimbabwe : flonflons et lâcher de ballons pour les 90 ans de Mugabe
Environ 10 000 Zimbabwéens ont célébré en musique dimanche au stade de Marondera (à 75 kilomètres d’Harare) leur président, Robert Mugabe, qui a lâché 90 ballons en l’honneur de ses 90 ans et affirmé se sentir encore « l’énergie d’un garçon de 9 ans.
Fraîchement rentré de Singapour, où il a fait l’aller-retour dans la semaine officiellement pour une opération de la cataracte à l’œil gauche, le plus vieux chef d’État d’Afrique s’est exprimé pendant plus d’une heure devant une foule, largement composée d’écoliers venus en autocars avec leurs enseignants pour l’ovationner.
Vêtu d’un costume noir, d’une cravate rouge assortie aux nombreux foulards que la foule portait autour du cou et d’une chemise blanche, Robert Mugabe est arrivé debout à l’arrière d’un camion saluant de la main la foule qui agitait de petits drapeaux zimbabwéens. À la tribune, il s’est flatté d’avoir bluffé les Occidentaux en remportant avec son parti la Zanu-PF les élections l’an dernier. "Ceux qui s’opposent à nous et qui nous avaient imposé des sanctions ont été bluffés", a-t-il dit. "La vérité est que la Zanu-PF a gagné. La Zanu-PF avait des soutiens, un message, une histoire et un peuple !".
Mugabe se sent "jeune"
Avant de s’exprimer, il a lu les messages spéciaux reçus pour son anniversaire des ambassadeurs de Chine et de Russie. "Je me sens jeune avec l’énergie d’un garçon de neuf ans", a-t-il lancé, avant de couper un énorme gâteau disposé au centre du stade.
Il était entouré pour la journée de plusieurs hauts responsables gouvernementaux, responsables de la sécurité et de ses enfants.
Le président Mugabe, accusé en juillet dernier de fraude électorale par l’opposition qui avait failli lui ravir le pouvoir en 2008, gouverne depuis l’indépendance en 1980.
Dans son discours, il s’est laissé aller à ses thèmes favoris, l’anti-colonialisme. "Britanniques, on ne vous hait pas, on aime seulement notre pays et notre liberté", a-t-il lancé à l’adresse de l’ancienne puissance coloniale.
Né le 21 février 1924, Mugabe a offert au Zimbabwe des réussites exemplaires, dans le domaine de l’éducation et la santé notamment, avant de conduire le pays à la ruine dans les années 2000 et au bord de la guerre civile. Autorisé à se représenter et à rempiler jusqu’à ses 99 ans, il refuse d’évoquer sa succession.
L’Union européenne vient de suspendre la plupart des sanctions imposées contre son pays en 2002 pour violations des droits de l’Homme. Seul le couple présidentiel reste sur liste noire.
(AFP)
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