Le Nigeria ferme une partie de sa frontière avec le Cameroun
Le Nigeria a fermé une partie de sa frontière avec le Cameroun pour tenter de bloquer les déplacements des mouvements d’insurgés, comme les islamistes de Boko Haram, et des bandes criminelles, a annoncé dimanche l’armée.
La fermeture a été imposée dans l’État d’Adamawa, un des trois États nigérians du Nord-Est vivant sous état d’urgence depuis mai 2013, après une vague d’attentats du groupe extrémiste Boko Haram.
L’armée a lancé depuis mai 2013 une offensive de grande ampleur dans la région pour mater l’insurrection islamiste qui a fait des milliers de victimes depuis 2009. Selon le Nigeria, les islamistes ont établi des bases dans des régions peu peuplées chez ses voisins, notamment le Cameroun, le Tchad et le Niger, et s’enfuient de l’autre côté de la frontière une fois les attentats commis sur le sol nigérian pour éviter les poursuites de l’armée.
"Personne n’entre, personne ne sort"
"Ce que j’ai fait, c’est fermer complètement les frontières, personne n’entre, personne ne sort" de l’État d’Adamawa, a résumé le général Rogers Iben Nicholas, le plus haut commandant militaire dans l’Adamawa. Il a dit que la mesure était effective depuis lundi et a déjà réduit "l’afflux de criminels et d’éléments terroristes" au Nigeria. "D’autres services de sécurité comme la douane, les services d’immigration ont été prévenus. Nos soldats et notre police travaillent également ensemble pour s’assurer que rien ne pénètre au Nigeria", a dit le militaire.
Malgré l’état d’urgence, Boko Haram a continué de mener de sanglantes attaques dans le Nord-Est, qui ont déjà fait plus de 300 morts depuis le début de l’année. L’Adamawa a été moins frappé par les violences des islamistes que les Etats voisins de Borno et Yobe, mais il possède des axes routiers stratégiques qu’utilisent les insurgés.
La frontière poreuse entre le Cameroun et le Nigeria, de l’État de Borno jusqu’à la région du Delta du Niger dans le Sud, s’étire sur 2.000 km. Outre qu’il devrait réduire l’afflux d’insurgés islamistes, la fermeture de centaines de kilomètres de frontière affectera les commerçants et les habitants de la région.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a condamné dimanche des dernières attaques de Boko Haram et a réitéré le soutien de son pays au Nigeria, notamment pour la fourniture d"une aide anti-terroriste". "La population du Nord du Nigeria mérite de vivre sans violence et sans terreur", a déclaré M. Kerry dans un communiqué. "Nous sommes aux côtés des habitants du nord du Nigeria dans leur lutte contre l’extrémisme violent, et sommes toujours les partenaires du gouvernement du Nigeria qui travaille à éradiquer Boko Haram et ses groupes alliés".
Boko Haram, qui veut instaurer la loi islamique dans le nord du Nigeria, est considérée par Washington comme une organisation terroriste.
(AFP)
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