Denis Mukwege bientôt au chevet de la RDC ?

À trois mois de l’élection présidentielle, le célèbre gynécologue congolais, prix Nobel de la paix, entretient toujours le suspense sur son éventuelle candidature.

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Publié le 19 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Bien malin celui qui peut entrer dans la tête du prix Nobel de la paix 2018. Alors que la RDC entame le dernier trimestre qui conduit aux élections du 20 décembre 2023, Denis Mukwege n’a pas encore annoncé s’il sera, ou non, sur la ligne de départ de la campagne présidentielle. Si l’hypothèse se murmure, c’est que de nombreux signes ont été émis, tant par le célèbre gynécologue lui-même que par une kyrielle de soutiens connus ou anonymes.

Dès le mois de juin 2022, un collectif d’intellectuels avait interpellé le fondateur de l’hôpital Panzi de Bukavu pour qu’il soit « l’ultime recours » du prochain scrutin suprême. Au cours de ces quinze derniers mois, diverses entités de la société civile se sont jointes à la tribune originelle. De son côté, Mukwege n’est jamais avare de critiques très politiques envers le régime de Félix Tshisekedi, le président en exercice et candidat à sa succession. Évoquant notamment l’influence de pays voisins – Burundi, Rwanda ou Ouganda –, il dénonce une « balkanisation » de son pays.

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Le silence, un choix stratégique ?

Alors que les ambitieux se bousculent dans l’opposition, l’éventualité de la candidature du médecin pose deux questions : pour quel programme politique et avec quels moyens ? À la première, le politologue pro-Mukwege, Alphonse Maindo, répond que les idées visionnaires ne manquent pas et qu’elles ont déjà été organisées autour de « 12 piliers ». À la seconde, un collectif d’associations de femmes, d’organisations de Bukavu et de syndicats répond qu’il a remis à son héros, samedi 16 septembre, un chèque du montant de la caution nécessaire pour pouvoir se présenter à la présidentielle. Sur des banderoles figurait ce message explicite : « Dr Denis Mukwege, le peuple congolais vous réclame. »

Quand le peuple décide de prendre le pouvoir, il n’y a aucun système qui peut s’opposer

Comment alors expliquer l’absence de réponse du prix Nobel ? Peut-être hésite-t-il ? Alors qu’en démocratie, les favoris ne sont pas toujours les élus, la RDC ne dispose que de peu de sondages fiables pour évaluer les intentions de vote, encore moins d’évaluations prenant en compte la candidature éventuelle du médecin. Par ailleurs, le candidat potentiel sait que, dans un pays à l’opposition émiettée, une élection à un seul tour est difficile à gagner et que les passages au pouvoir de membres de la société civile ont souvent écorné leur réputation. Ses proches feraient-ils donc preuve d’activisme par simple méthode Coué ?

Ce 16 septembre, le médecin de 68 ans affirmait : « Quand le peuple décide de prendre le pouvoir, il n’y a aucun système qui peut s’opposer. » Si Denis Mukwege est décidé à s’engager sur le terrain électoral, son silence est peut-être un choix stratégique destiné à éviter l’essoufflement d’une campagne. De toute façon, de buzz en teasers, il devra se positionner d’ici au 8 octobre, date butoir pour les déclarations des prétendants à la magistrature suprême…

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