Soudan du Sud : l’ONU évoque des exactions par des rebelles à Malakal

La Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) a indiqué vendredi avoir recueilli des témoignages sur des meurtres de civils, dont des enfants, commis par les forces rebelles à Malakal (État pétrolier du Haut-Nil, nord-est).

Des femmes et des enfants dans une rue déserte de Malakal, le 21 janvier 2014. © AFP

Des femmes et des enfants dans une rue déserte de Malakal, le 21 janvier 2014. © AFP

Publié le 22 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Selon un communiqué de l’ONU, une patrouille de la Minuss qui a visité Malakal jeudi a rencontré des témoins qui lui ont signalé que "des membres des forces d’opposition avaient visé et tué dix civils non armés à l’hôpital de Malakal". Ces meurtres ont été perpétrés le 19 février "sur la base de l’appartenance ethnique".

Les violences, qui ont fait des milliers de morts au Soudan du Sud, ont souvent dégénéré en massacres à caractère communautaire, opposant les deux principales tribus du pays, les Dinka du président Salva Kiir et les Nuer de son ex-vice président Riek Machar. Le Soudan du Sud est depuis le 15 décembre le théâtre de combats entre l’armée loyale au président Kiir et la rébellion regroupée derrière Riek Machar.

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"Exécution sommaire des enfants"

La mission a aussi indiqué que son personnel avait "été le témoin (jeudi) de l’exécution sommaire de deux enfants à l’extérieur du périmètre de la base" de l’ONU à Malakal, où des milliers de civils se sont réfugiés. Ce meurtre a été perpétré "par des jeunes gens armés qui seraient alliés aux forces d’opposition".

La Mission a transmis vendredi un rapport préliminaire au Conseil de sécurité sur les violations des droits de l’homme commises par les deux camps entre le 15 décembre et la fin janvier. Le rapport final est attendu pour le mois d’avril.

Selon l’ONU, le rapport préliminaire évoque des tueries, enlèvements, viols collectifs et actes de torture commis par les forces des deux camps. Il note que de "très nombreux civils ont été délibérément pris pour cibles et tués selon des critères ethniques". Il cite l’exemple de Nuer tués par des soldats de l’armée régulière (SPLA) à Djouba dans les trois premiers jours du conflit et de Dinka tués à Malakal par des jeunes Nuer et des déserteurs des SPLA et de la police nationale.

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La Minuss indique aussi enquêter sur l’existence de charniers à Juba, Bentiu et Rubkona. "Il est évident que les civils ont été les principales victimes des combats et que des violations flagrantes des droits de l’homme ont été commises", souligne le rapport.

Le document recense des exactions commises dans quatre États du Soudan du Sud qui ont été le théâtre des combats les plus intenses : Central Equatoria, Jonglei, Unité, Haut-Nil.

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(AFP)

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