Migrants, le silence assourdissant des dirigeants africains – par Georges Dougueli
Le mutisme des chefs d’État africains face à l’afflux de migrants aux portes de l’Europe entérine l’absence de solution politique efficace pour endiguer le phénomène. Il est temps que la société civile et les acteurs économiques prennent le sujet à bras-le-corps.
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Georges Dougueli
Journaliste spécialisé sur l’Afrique subsaharienne, il s’occupe particulièrement de l’Afrique centrale, de l’Union africaine et de la diversité en France. Il se passionne notamment pour les grands reportages et les coulisses de la politique.
Publié le 2 octobre 2023 Lecture : 4 minutes.
Partir, c’est mourir un peu. Ainsi est la triste condition des migrants africains au regard des drames de la migration aux portes de l‘Europe. Dans leur cas, on pourrait même ajouter que partir, c’est sombrer dans les profondeurs de la Méditerranée, mais aussi dans l’oubli de la mémoire collective. Ceux qui partent sont effacés. Sinon comment interpréter le silence des dirigeants africains ?
En réalité, ils sont comme dénudés et ne pouvant plus rien dissimuler des plaques d’eczéma sur leur corps. Face à cette hémorragie, qui signe un échec patent des politiques publiques, nos dirigeants ne peuvent plus se cacher derrière les mots creux d’un communiqué ou d’un discours maniant la langue de bois ou la théorie du complot impérialiste contre le continent assiégé. Ils ont raison de s’abstenir, d’avoir la pudeur de se taire, car parler pour ne rien dire serait une faute. Le seul propos qui vaille serait l’aveu de leur échec à offrir un avenir à leur jeunesse.
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