Oumar Mariko : « Le jour où j’ai rencontré Iyad Ag Ghali »
L’opposant malien est un fervent défenseur des négociations avec tous ses compatriotes qui ont pris les armes, y compris ceux qui ont rallié des groupes jihadistes. À plusieurs reprises, cette figure de la gauche malienne a rencontré I’ex-rebelle touareg devenu chef d’Al-Qaïda au Sahel.
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Oumar Mariko, médecin et homme politique malien réfugié en France, à Paris, le 2 juin 2023. © Cyril ENTZMANN/DIVERGENCE pour JA.
La toute première fois que j’ai rencontré Iyad Ag Ghali, c’était en 1991, après la chute de Moussa Traoré. Iyad Ag Ghali n’était pas encore ce chef jihadiste le plus recherché du Sahel. Il dirigeait le Mouvement pour l’Azawad (MPA) et nous avions obtenu qu’il intègre le Comité de transition pour le salut du peuple. Cette année-là, je me suis entretenu avec lui à deux reprises. Comme plusieurs représentants des mouvements du Nord représentés au sein de la transition, il vivait alors à Bamako et logeait dans la résidence de fonction du président de l’Assemblée nationale.
Mais notre rencontre la plus aboutie a eu lieu trois ans plus tard, en 1994. Le Pacte national qui liait le gouvernement aux anciens rebelles avait été adopté deux ans plus tôt. Je n’y étais pas favorable. Pour moi, il ne suffirait pas pour régler la question du Nord.
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