Le Burkina Faso vote une loi autorisant l’envoi de soldats au Niger
L’envoi d’un contingent militaire pour « trois mois renouvelables » a été acté par l’Assemblée législative de transition.
![](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1256,height=628,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2022/04/17/afpcom-20210510-partners-080-hl_fpetry_1447989-highres-1256x628.jpg)
Deux soldats maliens du G5 Sahel lors d’une opération anti-terroriste dans le Gourma (région des trois frontières), en janvier 2021. © Frederic Petry / Hans Lucas.
Le 19 septembre, l’Assemblée législative de transition (ALT) a voté une loi autorisant l’envoi pour « trois mois renouvelables » d’un contingent militaire au Niger voisin, menacé d’une intervention armée par des pays ouest-africains depuis le coup d’État du 26 juillet dernier. La loi, proposée par le gouvernement de transition, a été approuvée à l’unanimité des 71 membres de l’assemblée et acte l’envoi d’un contingent militaire pour « trois mois renouvelables ».
Elle « donne un cadre juridique au déploiement d’un contingent militaire du Burkina Faso au Niger, qui a pour mission d’apporter une assistance militaire à la République du Niger en cas d’agression ou de déstabilisation par une armée extérieure, mais aussi de lutter contre le terrorisme », a déclaré le ministre burkinabè de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly.
L’adoption de la loi permet au Burkina Faso de « disposer de points d’appui » au Niger « pour lutter contre les groupes terroristes qui s’y réfugient souvent après avoir commis des attaques sur notre territoire », a justifié le ministre.
Nouvelle alliance
Le Burkina Faso, le Niger et le Mali partagent la zone dite des « trois frontières », où des groupes jihadistes perpètrent très fréquemment des attaques. Ces trois pays, dirigés par des régimes militaires, ont signé le 16 septembre à Bamako une charte établissant une alliance « de défense collective et d’assistance mutuelle », créant l’Alliance des États du Sahel (AES).
Le Niger, où un coup d’État a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet, est menacé d’une intervention militaire par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui souhaite le rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Fin août, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, a signé un décret autorisant les forces armées du Burkina Faso et du Mali à intervenir sur le sol nigérien « en cas d’agression ou de déstabilisation par une armée extérieure ».
Ces deux pays voisins ont rapidement affiché leur solidarité avec les nouvelles autorités nigériennes. Ils avaient ainsi mis en garde la Cedeao contre toute intervention au Niger, qui serait assimilée par eux à une « déclaration de guerre ».
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »