Le Kenya envisage la suppression des visas pour les étrangers
Le président William Ruto a déclaré que son pays réfléchissait à supprimer les visas pour tous les étrangers. Une initiative saluée par la société civile kényane.
« La science nous renseigne que les premiers vestiges humains sur terre ont été découverts au Kenya. Cela signifie que l’humanité a commencé ici. À partir de ce moment, les ressortissants d’Amérique, d’Europe (…) et de partout dans le monde viennent d’ici. Et il n’est pas juste d’exiger à quiconque un visa quand ils retournent à la maison. » Lors de l’ouverture du Sommet africain sur le climat qui s’est tenu, du 4 au 8 septembre, à Nairobi, le président kényan William Ruto a surpris une partie de l’assistance en affirmant qu’il envisageait de supprimer les visas pour les voyageurs étrangers qui souhaitaient se rendre dans son pays.
Le chef de l’État a donc instruit son cabinet, en collaboration avec l’équipe ministérielle compétente, de travailler sur la possibilité d’exemption de visas pour quiconque veut se rendre au Kenya. Pour Ruto, la « politique d’ouverture du pays » permettra non seulement « d’augmenter le nombre de touristes de 2 à peut-être 20 millions », mais aussi de « dire aux gens, s’il vous plait, venez à la maison ». Selon la présidence, la décision sera effective d’ici quelques mois.
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Libre circulation des personnes
Depuis deux ans, William Ruto a intensifié ses actions au niveau international pour favoriser la libre circulation des biens et des personnes. En novembre 2022, il a signé un nouveau régime d’exemption de visas entre le Kenya et l’Afrique du Sud avec son homologue, Cyril Ramaphosa, .
En février, l’Érythrée et le Kenya ont aussi convenu de supprimer définitivement l’obligation de visas pour leurs citoyens. Puis ont suivi les Comores, le Sénégal ou encore l’Indonésie, trois pays dont les ressortissants peuvent désormais se rendre librement au Kenya.
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Attachement à la Zlecaf
Lors de la Conférence de dialogue du secteur privé africain sur le libre-échange, en mai, le président Ruto avait déclaré aux délégués africains que ce serait « peut-être la dernière fois » qu’ils paieraient des visas pour visiter son pays. « Nous devons éliminer tous les obstacles à la circulation des personnes sur notre continent », avait-il déclaré, tout en rappelant son attachement au projet de Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
En quelques années, le Kenya est devenu une destination touristique prisée. Chaque année, le pays, riche d’une faune unique, accueille plus de 2 millions de touristes. Une ouverture qui permet d’accélérer sa croissance économique.
Une bonne partie de la société civile kényane a salué la décision du chef de l’État. Certains rappellent toutefois la nécessité de trouver un équilibre entre ouverture des frontières et maintien de contrôles appropriés pour assurer la sécurité et protéger le système kényan.
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