Ouganda et États-Unis font état du possible décès du n°2 de la LRA
L’Ouganda et les États-Unis ont fait état vendredi du possible décès du numéro 2 de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), la sinistre et sanguinaire rébellion ougandaise, Okot Odhiambo, recherché par la Cour pénale internationale (CPI).
"Il y a des indications, venues de transfuges, selon lesquelles Okot Odhiambo pourrait être mort, a déclaré à l’AFP le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga. Nos forces vérifient ces informations en ce moment, afin de confirmer s’il est vraiment mort."
Washington, dont des forces spéciales traquent la LRA et son chef Joseph Kony, a relayé cette information, mais sans vouloir la confirmer de manière certaine.
"La mort de Odhiambo serait un coup historique porté à la structure de commandement de la LRA", a commenté auprès de l’AFP le porte-parole du bureau Afrique du département d’Etat, William Stevens. "Il est clair que la force régionale de l’Union africaine continue de faire de grandes avancées pour mettre fin à la menace de la LRA", s’est félicité le diplomate américain.
Le ministre ougandais a rappelé que plusieurs cadres de la LRA avaient été tués par le passé. "La LRA a perdu de sa force et ce qu’il en reste, dont (son chef) Kony qui est en fuite", a-t-il ajouté.
Une "forte probabilité"
Si la mort d’Odhiambo était confirmée il s’agirait du plus haut responsable de la LRA tué par l’armée ougandaise. Un autre membre de la direction suprême de la LRA, Raska Lukwiya, avait été tué début 2010 dans des combats.
Le porte-parole de l’armée ougandaise Paddy Ankunda avait indiqué plus tôt à la presse qu’il existait "une forte probabilité que (Odhiambo) soit mort". Il avait précisé à l’AFP qu’il pourrait avoir été tué lors d’une offensive ougandaise contre des positions de la LRA, à la fin de l’an dernier.
Okot Odhiambo est supposé avoir remplacé en tant que numéro 2 de la LRA, Vincent Otti, très probablement assassiné en octobre 2007 sur ordre de Joseph Kony à la suite de graves dissensions internes, meurtre dans lequel Odhiambo est lui-même fortement soupçonné d’avoir joué un rôle.
Inculpé par la CPI
La Cour pénale internationale l’a inculpé en 2005 de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, aux côtés de Kony, Otti et Dominic Ogwen, autre chef de la LRA. La rébellion a été chassée en 2006 d’Ouganda et opère scindée en de multiples petits groupes, depuis les denses forêts des pays voisins (Centrafrique, Soudan, Soudan du Sud, RDC).
La LRA, qui a pris les armes en 1987 contre le pouvoir ougandais, est réputée pour ses campagnes brutales systématiques contre les civils, notamment des meurtres, enlèvements, esclavage sexuel, mutilations, pillages, destructions de villages, mais surtout pour ses enlèvements d’enfants enrôlés de force comme combattants, porteurs ou esclaves sexuels.
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