Niger : un syndicaliste et trois journalistes placés en garde à vue

Trois journalistes de la radio privée nigérienne « radio Anfan » et le syndicaliste Ismaël Salifou ont été placés en garde à vue mercredi. Leur interpellation, dont les motivations restent floues, suscite des critiques des défenseurs de la liberté de la presse.

Le logo de la radio privée Anfani. © D.R.

Le logo de la radio privée Anfani. © D.R.

Publié le 13 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Trois journalistes travaillant pour une radio privée nigérienne, radio Anfani, ont été interpellés mercredi 12 février. "Depuis 14h00 (13h00 GMT) mercredi, nos confrères Abdoul-Razak Idrissa, rédacteur en chef et deux autres journalistes, Mme Haoua Maïgari et Moussa Hassane sont gardés à vue à la police judiciaire", a indiqué la radio dans un communiqué.

Selon ce document, leur interpellation "est en lien avec un entretien" accordé récemment à Ismaël Salifou, l’un des dirigeants d’un syndicat d’enseignants. Celui-ci portait sur un bras de fer qui oppose ce syndicat d’enseignants à un responsable de l’Education de Zinder (centre du pays), a expliqué la radio.

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Anfani et plusieurs autres radios privés ont également annoncé l’arrestation d’Ismaël Salifou.

>> À lire aussi : Liberté de la presse, la situation s’est dégradée en Afrique en 2013

Ces arrestations portent à neuf le nombre de journalistes et à trois celui des leaders d’opinion récemment interpelés au Niger. Six journalistes, un opposant reconnu au pouvoir en place et un membre d’une ONG de défense des droits de l’Homme ont précédemment été arrêtés puis relâchés depuis le 25 janvier.

Ils étaient accusés notamment de "propos outrageants à l’égard du président de la République" ou de "délit de presse et dénonciation calomnieuse".

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"Appels à la haine ethnique"

Soumana Idrissa Maïga, l’un des journalistes précédemment libérés, est poursuivi pour "complot contre la sûreté de l’État et recel de malfaiteurs" après la publication le 17 janvier d’un article critique contre le pouvoir dans son journal L’Enquêteur, l’unique quotidien indépendant du pays.

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Le ministre de la Justice, Marou Amadou avait annoncé en janvier que ses services allaient poursuivre "cinq" cas "d’appels à la haine ethnique, à l’insurrection et au coup d’État" proférés sur des médias locaux.

Les organisations de journalistes ont dénoncé ces vagues d’arrestations, estimant que les détentions préventives sont "en violation de la loi sur le régime de la liberté de la presse". Un texte de 2010 dépénalise les délits de presse au Niger. Le pays est plutôt bien classé dans le dernier rapport de Reporters sans frontières mais pourrait reculer dans le prochain au vu des derniers développements.

(Avec AFP)

 

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