Centrafrique : au moins neuf tués dans des violences à Bangui
Au moins neuf personnes ont été tuées depuis samedi soir dans un quartier du centre-ville de Bangui où des pillages étaient en cours dimanche matin avec des bâtiments incendiés, ont indiqué des témoins à des journalistes de l’AFP.
Les violences ont débuté samedi dans la soirée aux abords de la mairie du 5e arrondissement, avec cinq personnes tuées dans des circonstances non établies dans l’immédiat, puis trois autres dans des affrontements intercommunautaires et une neuvième par des soldats de la force africaine, selon ces témoins.
Dimanche dans la matinée, des soldats français de l’opération Sangaris, accompagnés de gendarmes centrafricains, ont pris position dans le quartier, livré à des pillages à grande échelle et survolé par un hélicoptère de combat français.
Selon des habitants interrogés par l’AFP, des musulmans ont attaqué samedi soir dans le quartier. Dimanche matin, une femme chrétienne de ce quartier mixte a également été tuée, a raconté l’un d’eux, Innocent. Son agresseur a été capturé par une foule, tué et son cadavre brûlé devant la mairie, où son corps calciné gisait dans la matinée.
Un autre civil musulman a également été tué par de présumés miliciens chrétiens anti-balaka. Les soldats rwandais de la force africaine (Misca) installés dans la mairie ont alors ouvert le feu, tuant un agresseur, devant une foule surexcitée qui criait "dehors les Rwandais".
Menaces
Le commandant de la Misca, le général Martin Tumenta Chomua, a menacé samedi les groupes armés de recourir à la force pour arrêter assassinats, lynchages et pillages qui se poursuivent à Bangui et en province en toute impunité.
"Je demande à tous les hors-la-loi de déposer les armes, à tous les ex-FACA (forces armées centrafricaines, armée régulière) de rester cantonnés. Sinon, ils seront considérés comme des hors-la-loi, des bandits et trouveront en face d’eux les forces de la Misca pour mettre un terme à leurs agissements", a averti lors d’un point de presse le général Tumenta Chomu, déclarant "désormais, on aura des bilans (de victimes) et des bilans lourds", sans donner davantage de précisions.
La Centrafrique a sombré dans le chaos depuis la prise du pouvoir à Bangui de Michel Djotodia par les armes en mars 2013 à la tête de la coalition rebelle Séléka à dominante musulmane et contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à mettre fin aux violences.
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