Burundi : destitution du premier vice-président de la République

Le président burundais Pierre Nkurunziza a destitué samedi soir son premier vice-président, Bernard Busokoza, en conflit avec le ministre de l’Intérieur sur la question sensible de la présidence du principal parti tutsi, l’Uprona.

Pierre Nkurunziza, président de la République du Burundi. © Reuters

Pierre Nkurunziza, président de la République du Burundi. © Reuters

Publié le 2 février 2014 Lecture : 2 minutes.

M. Busokoza, avait désavoué le ministre de l’Intérieur, qui avait limogé le président du principal parti tutsi, l’Uprona, au profit d’un proche du parti au pouvoir. Mais le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, a rejeté cette décision, et le président Nkurunziza a donné raison à son ministre de l’Intérieur, en destituant M. Busokoza, en désaccord sur plusieurs sujets politiques et constitutionnels avec lui.

La décision du président Nkurunziza a été annoncée dans un communiqué lu à la presse par son porte-parole, Léonidas Hatungimana. Ce communiqué accuse l’ancien vice-président de n’avoir "jamais pu distinguer ses fonctions de celles d’un président de parti politique".

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Bernard Busokoza, un Tutsi issu du parti Uprona, a été nommé au poste de premier vice-président en octobre 2013, en remlacement d’un autre-vice président réputé proche du pouvoir.  Il s’est heurté très vite au président Nkurunziza, un Hutu issu de l’ex-principale rébellion hutue du Cndd-FDD, au pouvoir depuis 2004, notamment sur le projet contesté de révision de la Constitution et un éventuel troisième mandat de Nkurunziza, selon des sources concordantes.

Tentative de noyautage politique ?

Vendredi, M. Busokoza avait désavoué le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, qui avait limogé le président de l’Uprona, Charles Nditije, au profit d’un proche du parti au pouvoir, Bonaventure Niyoyankana, qui avait déjà dirigé ce parti de 2009 à 2012.

Cette décision avait été perçue comme une tentative de noyautage à l’approche d’échéances électorales majeures. Mais le ministre de l’Intérieur avait rejeté cette décision. M. Busokoza avait annoncé sa décision au ministre dans une correspondance parvenue à l’AFP samedi. Le premier vice-président est chargé, en fonction de la Constitution, de coordonner les secteurs administratifs, sécuritaires et diplomatiques.

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Les policiers déployés par dizaines depuis vendredi matin autour du siège de l’Uprona pour empêcher les partisans de M. Nditije d’y accéder étaient toujours sur place samedi en fin d’après-midi, a constaté un journaliste de l’AFP. Quelques 200 militants de l’Uprona, qui avaient fait face aux policiers vendredi, et qui étaient revenus sur place samedi, ont été chassés à coups de matraque en fin de matinée.

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