Au Mali, Tombouctou de nouveau visée par des tirs d’obus

La ville a été la cible de tirs d’obus le 21 septembre, faisant au moins deux morts et cinq blessés. Le JNIM avait annoncé, en août, déclarer « la guerre dans la région de Tombouctou ».

Vue aérienne de la mosquée Djinguereber à Tombouctou, le 31 mars 2021. © AFP / MICHELE CATTANI

Publié le 22 septembre 2023 Lecture : 3 minutes.

Au moins deux personnes sont mortes et cinq autres ont été blessées jeudi 21 septembre après des tirs d’obus sur la ville de Tombouctou, dans le nord du Mali, déjà sévèrement éprouvée par un blocus imposé par des jihadistes, a affirmé l’armée malienne dans un communiqué.

« La ville de Tombouctou vient de recevoir des tirs d’obus terroristes cet après-midi du 21 septembre 2023. Bilan provisoire : deux morts et cinq blessés », dit le communiqué officiel. Deux sources interrogées précédemment donnait un bilan de trois morts. « Trois obus ont été tirés par les jihadistes à Tombouctou. Il y a au moins trois civils morts dont des enfants », avait assuré un élu de Tombouctou. Ce bilan avait été confirmé par une source hospitalière.

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Blocus imposé par le JNIM

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM, selon l’acronyme arabe), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda en lutte depuis des années contre l’État malien, a annoncé dans une série de messages début août déclarer « la guerre dans la région de Tombouctou ». Depuis, Tombouctou fait face à un blocus qui empêche les quelque dizaines de milliers d’habitants de la « cité aux 333 saints » de quitter la ville et d’être ravitaillé. Et le 7 septembre, une attaque imputée aux jihadistes a tué des dizaines de civils à bord du ferry le Tombouctou.

Tombouctou fait partie des premières grandes villes du nord du pays a être tombées sous le contrôle des rebelles touaregs, puis celui de combattants salafistes après une insurrection en 2012. Les forces françaises et maliennes ont repris la ville en 2013.

Les militaires maliens ont poussé vers la sortie la force anti-jihadiste française en 2022 et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont fait du rétablissement de la souveraineté l’un de leurs mantras. Mais de vastes étendues continuent d’échapper à leur contrôle et différents experts estiment que la situation sécuritaire s’est encore dégradée sous leur direction.

Les ex-groupes rebelles à dominante touarègue ont repris leurs opérations contre l’armée malienne en septembre dans le nord après des mois de tensions avec le gouvernement. Ils avaient signé avec l’État central un accord de paix en 2015 censé mettre fin aux hostilités déclenchées avec les insurrections indépendantiste et salafiste de 2012. Les jihadistes, eux, avaient continué le combat.

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Lutte territoriale

Un communiqué, daté du 21 septembre, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’un des principaux groupes armés du nord, a assuré que les forces armées maliennes et ses alliés du groupe paramilitaire russe Wagner ont tué au moins 12 personnes qui circulaient dans un bus en partance vers Gao, entre les villes d’Hombori et Gossi, il y a une semaine.

Le regain d’hostilités dans le Nord coïncide avec le retrait en cours de la Minusma, la mission de l’ONU, et la cession de ses camps, qu’elle remet aux autorités maliennes. Dans la lutte territoriale en cours, les séparatistes estiment que les emprises onusiennes devraient revenir sous leur contrôle.

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Dans un discours à la nation jeudi 21 septembre, à la veille de la fête de l’indépendance malienne, le chef de la junte Assimi Goïta a dit veiller « au redéploiement effectif des forces de défense et de sécurité ainsi qu’au retour des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire national ». « J’invite les populations à resserrer les rangs autour des forces armées maliennes dans l’accomplissement de cette mission décisive », a-t-il déclaré.


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