Liberté provisoire refusée pour Stanis Bujakera Tshiamala
Notre correspondant en RDC est accusé de « propagation de faux bruits ». Ses avocats avaient fait appel de son placement en détention préventive. Jeune Afrique continue d’exiger sa libération immédiate.
La justice congolaise a refusé d’autoriser, ce 25 septembre, la remise en liberté provisoire de Stanis Bujakera Tshiamala. Correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa, directeur adjoint du site Actualité.cd et collaborateur de l’agence Reuters, il a été interpelé le 8 septembre alors qu’il était en partance pour Lubumbashi. Ses téléphones portables et son ordinateur lui ont été confisqués.
Questionné sur un article publié par Jeune Afrique et consacré à la mort de l’ancien ministre Chérubin Okende, tué à la mi-juillet dans la capitale congolaise, il est désormais accusé de « propagation de faux bruits » et de « diffusion de fausses informations ». Il a été placé sous mandat d’arrêt provisoire le 11 septembre et transféré, trois jours plus tard, à la prison de Makala. C’est de ce placement en détention préventive que ses avocats ont fait appel, et leur demande a donc été rejetée ce lundi.
Félix Tshisekedi questionné
De passage à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies, le président congolais a été questionné, lors d’une rencontre avec la presse internationale, sur le sort réservé au plus en vue des journalistes congolais. Félix Tshisekedi a affirmé « avoir de la sympathie » pour Stanis Bujakera Tshiamala, mais ne pas pouvoir « faire entrave à la justice ».
Le chef de l’État, qui a plusieurs fois publiquement affirmé son attachement à la liberté de la presse, a promis de veiller à ce que « les droits [des individus interpellés] soient respectés ». Il a assuré n’avoir « raté aucune célébration de la journée mondiale de la presse » depuis son accession à la tête du pays, et a estimé que sa politique « vis-à-vis de la liberté de la presse [avait] permis de gagner en quatre ans trente places au classement de Reporters sans frontières [RSF], une association de crédibilité internationale ».
Détention arbitraire
Réagissant au placement en détention de notre journaliste, RSF a dit « s’inquiéter d’une intensification des pressions sur les journalistes et les médias à l’approche des élections présidentielles prévues en décembre prochain ». Réclamant la libération immédiate de Stanis Bujakera Tshiamala, RSF a formellement saisi, la semaine dernière, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire.
Dans un pays démocratique, un journaliste ne doit jamais être placé en détention pour son activité journalistique
Cela « doit être l’occasion pour les autorités de RDC d’entendre raison », a expliqué Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de RSF. « Dans un pays démocratique, un journaliste ne doit jamais être placé en détention pour son activité journalistique, a-t-il souligné. Stanis Bujakera Tshiamala doit être libéré immédiatement et les charges doivent être abandonnées. »
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