Les États-Unis s’interrogent sur leur présence armée au Niger

Le secrétaire américain à la Défense a indiqué évaluer les différentes options concernant l’avenir des 1 100 soldats stationnés dans le pays, au lendemain de l’annonce par la France du retrait de ses troupes.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, lors d’une conférence de presse dans la capitale kényane Nairobi, le 25 septembre 2023. © U.S. DEPARTMENT OF DEFENSE / HANDOANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP.

Publié le 26 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Après le départ annoncé du contingent français au Niger, les soldats américains resteront-ils ? « Tout en donnant une chance à la diplomatie, nous continuerons également d’étudier toutes les mesures futures qui donneront la priorité à nos objectifs à la fois diplomatiques et sécuritaires », a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, lors d’une conférence de presse à Nairobi (Kenya), où il est en visite.

Les États-Unis disposent de quelque 1 100 soldats stationnés au Niger, engagés contre les groupes jihadistes actifs dans cette région.

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Repositionnement

« Nous n’avons apporté aucun changement significatif au positionnement de nos forces et […] nous souhaitons réellement une solution diplomatique, une issue pacifique », a assuré Lloyd Austin. Il a toutefois refusé de commenter les annonces de Paris.

Le Pentagone avait annoncé le 7 septembre repositionner ses troupes « par précaution », transférant certains soldats d’une base de la capitale, Niamey, vers une base aérienne plus au nord, dans la région d’Agadez. Une semaine après, le 14 septembre, les États-Unis ont indiqué reprendre leurs vols de surveillance au-dessus du Niger, qu’ils avaient interrompus après le coup d’État, le reste de leurs opérations militaires dans le pays restant figées.

« Nous allons étudier les conséquences du retrait des troupes françaises du Niger, mais pour le moment, nous nous concentrons sur la poursuite » de ce repositionnement, a précisé Sabrina Singh, une porte-parole du Pentagone.

Fin de la coopération militaire française

Le 24 septembre au soir, le président Emmanuel Macron a annoncé le retour à Paris de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, « dans les prochaines heures » et le retrait du Niger des 1 500 troupes françaises basées dans le pays d’ici à la fin de l’année, deux exigences des militaires ayant pris le pouvoir le 26 juillet.

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Aucun mouvement particulier laissant supposer un départ de Sylvain Itté n’a été observé depuis dimanche soir autour de l’ambassade à Niamey. Emmanuel Macron a également annoncé que la France mettait fin « à sa coopération militaire avec les autorités de fait du Niger, car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme ».

Lors d’une conférence de presse le 25 septembre au soir, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a précisé que Paris maintenait par ailleurs son « soutien » au président Mohamed Bazoum, renversé par le coup d’État de juillet, et sa volonté d’ »un retour de l’ordre constitutionnel au Niger, en plein appui aux efforts de la Cedeao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest] ».

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Kemi Seba à Niamey

Si les militaires au pouvoir à Niamey ont célébré dimanche soir « une nouvelle étape vers la souveraineté du Niger », la capitale nigérienne était calme au lendemain de l’annonce d’Emmanuel Macron : aucune manifestation n’était prévue dans la ville où les habitants circulaient normalement. Des soldats, arme au poing, ont pris position devant l’enceinte de l’ambassade de France. Des véhicules militaires y sont également stationnés.

Dans l’après-midi, le militant panafricaniste franco-béninois Kemi Seba, connu pour ses positions très virulentes à l’encontre du « néo-colonialisme » des puissances occidentales en Afrique, est arrivé à l’aéroport de Niamey où il doit rester quelques jours.

« Le peuple du Niger a demandé à ce que l’armée française parte le plus tôt possible. Macron, dans son arrogance somme toute coloniale, dit que l’armée française partira d’ici à la fin de l’année, comme si c’était à lui de décider quand est-ce que le colon devait plier bagage », a-t-il lancé à son arrivée.

(avec AFP)

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