Le Burkina Faso suspend « tous les supports de diffusion » de Jeune Afrique

Après nos récentes publications faisant état de tensions au sein de l’armée, les autorités de transition burkinabè ont accusé Jeune Afrique de diffuser des articles « mensongers ».

Un vendeur ambulant à Ouagadougou, le 24 janvier 2022. © AFP

Publié le 26 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le Burkina Faso a annoncé lundi soir la suspension sur son territoire de « tous les supports de diffusion » de Jeune Afrique après la parution d’articles évoquant des tensions au sein de l’armée burkinabè.

Depuis un an, le militaires au pouvoir à Ouagadougou ont suspendu temporairement ou sine die la diffusion de plusieurs chaînes de télévision ou radio et expulsé des correspondants étrangers, de médias français notamment.

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Le gouvernement de transition a « décidé en toute responsabilité de la suspension jusqu’à nouvel ordre de tous les supports de diffusion de Jeune Afrique au Burkina Faso à compter de ce lundi 25 septembre », a écrit le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.

Discrédit

Le gouvernement justifie sa décision par la diffusion d’ « un nouvel article mensonger sur le site du journal Jeune Afrique, intitulé “Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée” » et publié ce lundi. « Cette publication fait suite à un article précédent [publié jeudi] dans lequel Jeune Afrique alléguait qu’ “Au Burkina Faso, la grogne monte dans les casernes” », ajoute le ministre.

Selon le gouvernement, « ces affirmations faites à dessein sans l’ombre d’un début de preuve n’ont pour seul but que de jeter un discrédit inacceptable sur les Forces armées nationales et par-delà l’ensemble des forces combattantes ».

Nombreuses suspensions

La décision des autorités burkinabè intervient près d’un an après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État, le deuxième en huit mois.

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En juin, les autorités burkinabè avaient annoncé la suspension de la chaîne française LCI pendant trois mois, après avoir expulsé les correspondantes des quotidiens français Libération et Le Monde en avril.

Fin mars, elles avaient ordonné la suspension sine die de la chaîne de télévision France 24, après avoir suspendu en décembre 2022 Radio France Internationale (RFI), médias publics français accusés d’avoir relayé des messages de chefs jihadistes.

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Le Burkina avait également suspendu pendant un mois, entre août et septembre, la radio nationale la plus écoutée du pays, Radio Oméga, accusée d’avoir interviewé un opposant au régime militaire du Niger, confronté lui aussi à des attaques jihadistes récurrentes. « Le gouvernement restera intraitable avec tout acteur médiatique qui mettra sa plume au service d’intérêts étrangers à ceux du peuple burkinabè », rappelle le communiqué.

(Avec AFP)

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