Le prêtre Georges Vandenbeusch est rentré en France
Le prêtre Georges Vandenbeusch, libéré un mois et demi après son enlèvement au Cameroun par un groupe islamiste nigérian, est arrivé mercredi matin à Paris au terme d’une année marquée par de nombreux rebondissements pour les otages français dans le monde.
Le Falcon-900 qui le ramenait de Yaoundé en compagnie du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a atterri peu après 06H30 à l’aéroport militaire de Villacoublay (Yvelines), près de la capitale, ont constaté des journalistes de l’AFP.
L’ex-otage, souriant et rasé de frais, a été accueilli à sa descente de l’avion par le président François Hollande, une dizaine de proches dont ses parents adoptifs et des membres du diocèse de Nanterre auquel il est rattaché.
Le père Georges, 42 ans, était apparu mardi à Yaoundé un peu amaigri, portant une barbe et vêtu d’un simple tee-shirt blanc. Souriant et l’air détendu, il s’est dit "en pleine forme".
"Je mesure bien la chance que j’ai. Il y a des otages qui sont restés terriblement longtemps", a-t-il déclaré.
Le prêtre, qui avait été enlevé dans la nuit du 13 au 14 novembre par une quinzaine d’hommes armés du groupe Boko Haram dans l’extrême nord du Cameroun, a brièvement évoqué sa captivité: "J’étais sous un arbre pendant un mois et demi. Sept semaines ça fait beaucoup d’heures, quand on est otage et qu’on a rien à faire, rien à lire, personne à qui parler."
"C’est l’ennui terrible, de la tristesse et de la colère", a-t-il résumé. Il a confirmé avoir été détenu au Nigeria voisin, aux mains de ravisseurs parlant Haoussa, langue du nord du pays le plus peuplé d’Afrique, dans une zone frappée depuis Noël par "des bombardements".
Le cloches de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, à Sceaux, où le père Georges officiait avant de partir dans le nord du Cameroun, en 2011, dans le cadre d’un échange entre diocèses, avaient sonné mardi à l’annonce de sa libération par le président Hollande.
Très peu de détails ont filtré sur les circonstances qui ont entouré cette libération.
L’ex-otage a été libéré mardi en début de matinée dans le nord du Cameroun, selon une source diplomatique française. L’armée nigériane a en tout cas assuré ne pas avoir été impliquée dans sa libération.
"Pas de rançon"
Le père Vandenbeusch s’est simplement dit "extrêmement reconnaissant" envers le président camerounais Paul Biya. Il a ainsi fait écho au chef de l’Etat français, qui a remercié son homologue camerounais "pour son implication personnelle".
"C’est la deuxième fois que les autorités camerounaises interviennent pour libérer des otages français dans cette région particulièrement dangereuse", a aussi souligné, sans préciser les modalités de cette intervention, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Paul Biya avait déjà engrangé des remerciements appuyés de Paris en avril, après la libération des sept otages, dont quatre enfants, de la famille Moulin-Fournier après deux mois de séquestration par Boko Haram.
Cette année, les Français ont été visés plus que jamais par les ravisseurs, en Afrique et en Syrie.
Il y avait ainsi quinze otages français dans le monde en février. Après cette nouvelle libération, il en reste six: Serge Lazarevic et Gilberto Rodrigues Leal au Sahel, et quatre journalistes, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès, enlevés en juin en Syrie.
"Je ferai tout pour les libérer", a assuré mardi soir le président Hollande dans ses voeux du Nouvel An aux Français.
Depuis le début de l’année, un agent de la DGSE a été tué lors de l’échec de l’opération lancée pour le libérer en Somalie et deux envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) ont été abattus par leurs ravisseurs peu après leur enlèvement au Mali.
Douze autres otages ont retrouvé la liberté après des mois ou des années de captivité, dont l’un qui, fait rarissime, a réussi à s’évader alors qu’il était retenu par un groupe islamiste dans le nord du Nigeria.
Dans plusieurs cas, les dénégations des autorités françaises n’ont pas fait taire les rumeurs relatives à un versement de rançons.
S’agissant du père Georges, Laurent Fabius a affirmé qu’il y avait eu des "discussions" mais "pas de rançon".
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