Les Biya ne sont pas les Bongo, prévient le gouvernement camerounais

Par communiqué, le ministre de la Communication camerounais et porte-parole du gouvernement invite à ne pas établir de parallèles entre certains putschs et la situation de son propre pays.

Le ministre de la Communication camerounais invite à ne pas établir des parallèles entre certains putschs et la situation de son pays. © Damien Glez

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Publié le 28 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le miroir grossissant de certains médias éloignés du continent africain a tort de refléter l’image de putschs incessants. Mais la vague récente de coups d’État hétéroclites est tout de même notable, si l’on considère isolément l’Afrique subsaharienne francophone. Les cassandres n’ont donc pas manqué de lister les chefs d’État aux profils assimilables, selon eux, à leurs collègues déchus ici ou là… Et le putsch gabonais de Brice Oligui Nguema inspire particulièrement les observateurs politiques de l’Afrique centrale ayant foi dans les répliques telluriques.

Peut-être hypocondriaque de la contagion politico-militaire, le ministre de la Communication camerounais a décidé de devancer l’iguane dans l’eau. Comme pour conjurer le mauvais sort, René Emmanuel Sadi s’est fendu, le 25 septembre dernier, d’un communiqué qui dénonce l’établissement de « parallèles insensés et saugrenus sur le devenir du Cameroun ». Il considère même que ces analyses prospectives pourraient « s’apparenter à des appels à la déstabilisation de l’État, et, de ce fait, justifier l’interpellation » des auteurs et « leur traduction devant la justice, conformément à nos lois et règlements ».

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La région des rejetons

Le porte-parole du gouvernement camerounais en profite pour exhorter ses compatriotes « à plus de vigilance et de patriotisme » face à ce qu’il considère comme des clins d’œil aux putschistes éventuels. Il tient à rappeler à qui veut le lire que « le Cameroun est un État de droit, doté d’institutions démocratiques, au sein desquelles sont clairement définis les mécanismes d’accession au pouvoir ». Une manière de remémorer aux partisans de la courte échelle la tenue programmée de la prochaine élection présidentielle en 2025…

C’est sur des critères de longévité au pouvoir que certains analystes ont tourné leur regard vers des voisins du Gabon. Alors que les père et fils Bongo ont enregistré cinquante-cinq ans au compteur présidentiel, avant que la dynastie ne soit renversée, le chef de l’État équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, comptabilise quarante-quatre ans au pouvoir, et son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, trente-huit ans. Quant à Paul Biya, il a tout à la fois célébré ses quarante ans à la tête du Cameroun en 2022 et ses quatre-vingt-dix ans sur Terre en 2023 – âge qui fait de lui le président en exercice le plus âgé de la planète.

Dans ces trois pays évoluent des rejetons aussi politisés que l’était Ali Bongo : Teodorín, à Malabo, Denis Christel, à Brazaville, et Franck, à Yaoundé… Le lendemain du coup de force au Gabon, le gouvernement camerounais avait « pris connaissance, avec préoccupation, des évènements survenus le 30 août 2023 ». Le communiqué du 25 septembre achève-t-il de traduire sa fébrilité ? Ou prévient-il les apprentis putschistes que l’effet de surprise ne saurait être leur atout ?

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