RDC : remplacement du chef de la police, John Numbi, mis en cause dans un meurtre
Le chef de la police congolaise, le général John Numbi, suspendu depuis sa mise en cause dans le meurtre du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya en 2010, a été officiellement remplacé, selon une ordonnance du président Joseph Kabila lue dimanche à la télévision publique.
La victime, Floribert Chebeya, 47 ans, co-fondateur de la Voix des sans Voix (VSV), s’était rendue le 1er juin 2010 avec son chauffeur Fidèle Bazana à l’Inspection générale de la police à Kinshasa pour un rendez-vous avec le général John Numbi – qui a toujours nié ce rendez-vous.
Le corps de Chebeya a été retrouvé dans sa voiture le 2 juin, les poignets portant des marques de menottes. Celui de son chauffeur n’a jamais été retrouvé.
>> Lire aussi : qui a tué Floribert Chebeya ?
Le général Numbi, "suspect numéro un"
Les parties civiles estiment que le général Numbi est le "suspect numéro un".
En première instance, il avait été entendu comme témoin. Lors du procès en appel, toujours en cours, il a été directement mis en cause par le major Paul Mwilambwe, un policier en fuite, condamné à mort le 23 juin 2011 lors du premier procès.
>> Lire aussi Thierry Michel : "Mwilambwe m’a dit que Numbi lui a demandé de se taire".
Selon l’ordonnance présidentielle datée de samedi, le général Numbi est remplacé par le général Charles Bisengimana qui assurait l’intérim depuis la suspension du commissaire général de la police.
Parmi les autres nominations figure celle du général Jean-de-Dieu Oleko, jusqu’alors chef de la police de Kinshasa, qui devient inspecteur général. Il est remplacé par le colonel Célestin Kanyama, que la population considère comme un dur dans ses opérations. Le colonel a notamment commandé plusieurs phases de l’opération "likofi" (coup de poing en lingala), lancée le 15 novembre et prévue jusqu’au 15 février. Elle consiste en la traque de jeunes délinquants armés de machettes qui dépouillent les habitants des quartiers pauvres de Kinshasa ainsi que de policiers et militaires qui commettent des exactions contre les civils.
Le 1er décembre, le président Kabila avait annoncé que, pour dynamiser les institutions, "les responsables dans les administrations seront changés avant la fin de l’année". Outre la police, de nouveaux responsables ont été nommés dans l’École nationale d’administration et l’Agence nationale de renseignement.
Des mises à la retraite ont par ailleurs été décidées au niveau du ministère de l’Environnement.
(AFP)
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