Niger : des centaines de personnes manifestent contre Areva

Des centaines de personnes ont manifesté samedi à Niamey pour dénoncer le « partenariat déséquilibré » entre le Niger et le groupe français Areva, qui exploite depuis une quarantaine d’années de l’uranium dans le nord du pays, a constaté l’AFP.

Manifestation contre Areva à Niamey le 21 décembre 2013. © AFP

Manifestation contre Areva à Niamey le 21 décembre 2013. © AFP

Publié le 21 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Fonctionnaires, étudiants, journalistes, hommes politiques et responsables d’ONG se sont rassemblés devant le siège du Parlement, avant de marcher plusieurs kilomètres en direction du siège d’Areva qu’ils n’ont finalement pu atteindre, bloqués par un cordon policier à une centaine de mètres du but.

Tout au long de l’itinéraire, les manifestants, qui étaient au plus un millier, selon une estimation de l’AFP, ont scandé "A bas Areva!", "A bas la France!", "Areva dégage!", ou encore "Les ressources minières appartiennent au peuple", tandis que des banderoles clamaient "Non au contrat gagnant-perdant".

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"Cela fait aujourd’hui 45 ans, dans l’opacité et la docilité complice des dirigeants nigériens, que la France, à travers ses prédatrices multinationales, dont Areva, exploite à sens unique l’uranium nigérien", a lancé Ali Idrissa, le coordinateur du Rotab (Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire), l’organisateur de la manifestation.

"En France, 35 ampoules électriques sur 100 sont allumées grâce à notre uranium, pendant que le Niger s’éclaire au bois de chauffe", a-t-il ajouté.

Les contrats liant Areva au Niger sont "tous déséquilibrés", a pesté Ali Idrissa, observant que l’uranium représente 70% des exportations du Niger mais ne contribue qu’à 5% du PIB.

Bras de fer intense

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Areva présente traditionnellement des chiffres opposés. En 2012, 70% des recettes globales sont allées à l’Etat du Niger contre 27% à Areva, objectait le géant français en novembre.

Le contrat d’exploitation de l’uranium nigérien arrive à terme au 31 décembre 2013. Sa renégociation occasionne un bras de fer intense entre Niamey et Areva.

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Les discussions sont "bloquées" car Areva "rejette carrément l’application de la nouvelle convention minière du Niger (de 2006) à ses filiales", évoquant "notamment un titre minier octroyé en 1968 (par le Niger) qui prévoie des clauses de stabilité de 75 ans, donc jusqu’en 2043!", s’est insurgé Ali Idrissa.

La manifestation avait été interdite par la mairie, avant d’être autorisée par un tribunal de Niamey saisi par un avocat du Rotab.

Mais une manifestation similaire, prévue vendredi dans la cité minière d’Arlit (nord), a été interdite par les autorités locales, selon un responsable de l’ONG organisatrice Synergie.

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