Au Burkina Faso, des manifestations pour une nouvelle Constitution
Des milliers de personnes se sont rassemblées ce 29 septembre à Ouagadougou pour soutenir les autorités de transition, presque un an jour pour jour après le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré.
Un an après l’arrivée au pouvoir par un coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré, des milliers de personnes ont manifesté ce vendredi 29 septembre au Burkina Faso en soutien au régime militaire, appelant à l’adoption d’une nouvelle Constitution et scandant des slogans hostiles à la France.
À Ouagadougou, la capitale burkinabè, les manifestants rassemblés place de la Nation ont brandi des drapeaux du Burkina Faso, du Mali, du Niger – trois pays dirigés par des régimes militaires – et de la Russie, ainsi que des posters à l’effigie du capitaine Traoré.
« Prendre les choses en main »
« Nous, peuples du Burkina Faso, avons décidé de façon responsable, et loin des questions d’individus, de prendre les choses en main en demandant le changement du socle juridique de notre nation qu’est la Constitution », a lancé Moussa Sanfo, l’un des porte-paroles de la Coordination nationale des organisations de la société civile du Burkina Faso (CNOSC-BF), organisatrice de la manifestation.
« Une nouvelle Constitution pour une nouvelle génération », ou « Ibrahim Traoré, en avant pour la souveraineté », pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes. « Nous ne voulons plus de la Constitution héritée de la France, un pays impérialiste, un pays colonisateur », a soutenu de son côté Mahamadi Sawadogo, président de l’Amicale Burkina-Russie.
La Russie fait partie des pays dont se rapproche le régime burkinabè, notamment depuis qu’il a obtenu le départ des forces françaises de son sol en février.
« Retour à nos racines »
Les manifestants ont également dénoncé des velléités de déstabilisation de la transition. D’autres manifestations ont eu lieu notamment à Ouahigouya (Nord), Kaya (Centre-nord) Fada N’Gourma (Est), Bobo-Dioulasso, Banfora, et Dédougou (Ouest).
Elles se tiennent presque un an jour pour jour après la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre 2022. Il remplaçait le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui s’était emparé du pouvoir huit mois plus tôt, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré.
« Les Occidentaux ont construit leurs constitutions en fonction de leur histoire. Il nous faut donc un retour à nos racines », avait déclaré mi-juin le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyelèm de Tambela.
(Avec AFP)
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