L’armée malienne de nouveau engagée dans des « combats intenses » dans le nord du pays
Des affrontements ont opposé dimanche l’armée malienne et des groupes armés à Bamba (nord), localité dont les rebelles séparatistes revendiquent avoir pris le contrôle.
L’armée malienne a rapporté sur les réseaux sociaux des « combats intenses » contre des « terroristes » aux premières heures du jour. Les rebelles ont indiqué sur les réseaux sociaux avoir pris le contrôle de la localité, dans un message publié au nom du Cadre stratégique permanent, une structure de facto dominée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), alliance de groupes séparatistes à dominante touareg. Les deux camps n’ont pas fourni plus d’éléments.
Lourd bilan à Dioura
La veille, samedi 30 septembre, la rébellion séparatiste à dominante touareg a affirmé avoir fait des dizaines de morts dans les rangs de l’armée malienne lors de l’attaque jeudi du camp de Dioura, dans la région de Mopti (centre). Les rebelles ont dit avoir dénombré 98 corps de soldats, dans un premier communiqué. Puis ils ont fait état de 81 soldats tués, dans un second communiqué publié plus tard, également au nom du Cadre stratégique permanent, une structure de facto dominée par la CMA.
Les affirmations des rebelles et de tous les protagonistes des combats sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées. L’accès à des sources indépendantes dans un contexte d’hostilités et de régime militaire est compliqué.
L’armée malienne s’est contentée jusqu’alors de rapporter l’assaut contre son camp jeudi, sans plus de précision, malgré la prolifération d’éléments et d’images sur les évènements de Dioura sur les réseaux sociaux.
Vers le sud
Le nord du Mali est le théâtre depuis fin août d’une reprise des hostilités de la part de la CMA et d’une intensification des attaques jihadistes contre l’armée malienne. Des opérations ont visé plusieurs positions de l’armée depuis lors. L’attaque de Dioura est la plus au sud par rapport au champ d’action de la CMA depuis que cette dernière a repris les armes.
Ce regain coïncide avec le retrait en cours de la mission de l’ONU, poussée vers la sortie par la junte au pouvoir depuis 2020 et se juxtapose aux violences toujours en cours dans le centre et à l’expansion jihadiste au nord et à l’est.
Les rebelles affirment avoir eux-mêmes perdu cinq ou sept combattants, selon l’un ou l’autre des communiqués. Ils affirment avoir fait des dizaines de blessés parmi les soldats, en avoir fait prisonniers cinq, s’être assuré un « contrôle total de l’emprise » et avoir saisi des quantités importantes d’armes, de munitions et de matériel, dont des blindés.
Ces confrontations sont les dernières en date d’une série d’attaques qui se succèdent contre l’armée malienne et qui ont tué un nombre indéterminé de soldats.
L’armée avait notamment déjà été visée le 7 septembre à Bamba par une opération revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM selon l’acronyme arabe), affilié à Al-Qaïda.
Avec AFP
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