À Madagascar, Andry Rajoelina dénonce une crise politique « créée de toutes pièces »
À l’approche de la présidentielle, le chef de l’État sortant, qui brigue sa propre succession, accuse ses rivaux de l’opposition de fabriquer une crise, parlant même de « personnes fomentant des troubles » dans la Grande Île.
Alors que les Malgaches se rendront aux urnes le 9 novembre pour choisir leur président et leurs gouverneurs, le climat préélectoral s’est nettement détérioré ces dernières semaines. Candidat à sa réélection, Andry Rajoelina a dénoncé dans la soirée du 1er octobre les agissements de candidats qu’il accuse de « créer de toutes pièces » une nouvelle crise politique.
« Coup d’État institutionnel »
L’opposition malgache, elle, a parlé, le 12 septembre, de « coup d’État institutionnel » orchestré par le camp de Rajoelina, après que le Premier ministre, proche du chef de l’État, a été chargé d’assurer l’intérim du président pendant la période électorale.
« Certains candidats ne sont pas prêts. Ils demandent une transition », a déclaré Andry Rajoelina dans une allocution télévisée diffusée sur plusieurs chaînes le 1er octobre. Et d’ajouter : « Il n’y a pas de crise à Madagascar. C’est une crise créée de toutes pièces. Si les candidats aimaient la patrie, ils n’agiraient pas ainsi à l’approche de l’élection. Ce ne sont pas dix ou onze personnes qui vont empêcher la population d’exercer son droit de vote. »
Des personnes veulent fomenter des troubles dans le pays
Treize candidats sont en lice pour la présidentielle du 9 novembre, dont le dirigeant de 49 ans, qui avait accédé au pouvoir en 2009 à la faveur d’une mutinerie qui en avait chassé l’ex-président Marc Ravalomanana – lequel participera également au scrutin de novembre.
« Des personnes veulent fomenter des troubles dans le pays », a mis en garde celui qui s’était vu interdire de se présenter en 2013 par la communauté internationale. « Il y a des personnes qui veulent incendier des infrastructures, dont l’hôtel de ville. Nous n’acceptons pas cela. J’appelle la population à protéger les biens communs », a-t-il lancé.
Rassemblement place du 13-Mai à Antananarivo
Onze des treize candidats à la présidentielle ont appelé à un rassemblement public – « pour faire entendre nos voix » – ce lundi 2 octobre sur la place du 13-Mai à Antananarivo, connue pour avoir été le théâtre de toutes les contestations politiques de la Grande Île de l’océan Indien.
C’est sur cette place qu’en 2009, Andry Rajoelina, alors maire de la capitale, avait multiplié les rassemblements hebdomadaires contre le pouvoir de Marc Ravalomanana. Ils avaient débouché sur une mutinerie et le départ de ce dernier.
(avec AFP)
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