Kaïs Saïed refuse la « charité » de l’UE

Après l’accord conclu en juillet entre Tunis et Bruxelles, le président tunisien dénonce l’attitude irrespectueuse de la Commission européenne.

De g. à dr., Mark Rutte, Ursula von der Leyen, Kaïs Saïed et Giorgia Meloni à Tunis, en juillet 2023. © ANP via AFP

Publié le 3 octobre 2023 Lecture : 1 minute.

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a indiqué le 2 octobre que son pays refusait des fonds alloués par l’Union européenne à la Tunisie, qui s’apparentent, selon lui, à de la « charité », et dont le montant « dérisoire » irait à l’encontre de l’accord conclu en juillet entre les deux parties.

La Commission européenne avait annoncé le 22 septembre qu’elle commencerait à allouer « rapidement » les fonds prévus dans le cadre de l’accord avec la Tunisie afin de faire baisser les arrivées de migrants depuis ce pays. Bruxelles a précisé que sur les 105 millions d’euros d’aide prévue par cet accord pour lutter contre l’immigration irrégulière, quelque 42 millions d’euros allaient être « alloués rapidement ». Auxquels s’ajoutent 24,7 millions d’euros déjà prévus dans le cadre de programmes en cours.

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Sympathie sans respect

« La Tunisie qui accepte la coopération, n’accepte pas tout ce qui s’apparente à de la charité ou à la faveur, car notre pays et notre peuple ne veulent pas de la sympathie et ne l’acceptent pas quand elle est sans respect », a déclaré le président tunisien selon un communiqué. « Par conséquence, la Tunisie refuse ce qu’a été annoncé ces derniers jours par l’UE », a-t-il conclu en recevant son ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar.

Il a expliqué que ce refus n’était « pas en raison du montant dérisoire (…) mais parce que cette proposition va à l’encontre » de l’accord signé à Tunis et « de l’esprit qui a régné lors de la conférence de Rome » en juillet.

Selon la Commission européenne, l’aide doit servir en partie à la remise en état de bateaux utilisés par les garde-côtes tunisiens et à la coopération avec des organisations internationales à la fois pour la « protection des migrants » et pour des opérations de retour de ces exilés depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine. Kaïs Saïed a ajouté enfin que son pays « met tout en œuvre pour démanteler les réseaux criminels de trafic d’êtres humains ».

(Avec AFP)

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