Centrafrique : Michel Djotodia affirme avoir le soutien de Paris

Après les massacres qui ont ensanglanté Bangui et les critiques de François Hollande à son encontre, Michel Djotodia a affirmé, lundi, avoir le soutien des autorités françaises.

Des soldats français déployés près de l’aéroport de Bangui le 8 décembre. © AFP

Des soldats français déployés près de l’aéroport de Bangui le 8 décembre. © AFP

Publié le 9 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le président français n’avait pourtant pas mâché ses mots samedi soir. "On ne peut pas laisser en place un président qui n’a rien pu faire, a laissé faire", avait-il déclaré, accusant son homologue centrafricain Michel Djotodia, à la suite des massacres qui ont fait près de 400 morts à Bangui depuis jeudi.

"La déclaration de M. Hollande constitue un important soutien pour la transition qui n’a pas été remise en cause, contrairement aux allégations relayées par certains observateurs", a affirmé de son côté le président centrafricain, dans une déclaration à la radio d’État. "Je demande au peuple centrafricain de s’abstenir de toute manifestation hostile au président français", a-t-il ajouté.

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Michel Djotodia a par ailleurs demandé à l’ONU de diligenter une enquête indépendante sur les massacres et dénoncé une tentative de coup d’État.

"Des crimes odieux et macabres ont été perpétrés lors de cette tentative de coup d’État du 5 décembre 2013", a-t-il déclaré. "À cet effet, je sollicite solennellement au nom du peuple centrafricain que les Nations unies diligentent une enquête indépendante afin d’établir les responsabilités", a-t-il dit, avant d’ajouter qu’"il n’y aura plus de place à l’impunité (…) Tous les auteurs des atteintes contre les biens, et des violations des droits humains, et ceci sans exception, seront systématiquement traduits en justice et sévèrement sanctionnés".

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Arrivé à la tête du pays par les armes en mars 2013, Michel Djotodia, chef de l’ex-rébellion de la Séléka, est censé quitter le pouvoir fin 2014 avant l’organisation d’élections.

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Massacres et représailles

Jeudi, dans plusieurs quartiers de Bangui, des milices armées avaient lancé une vaste offensive, massacrant de nombreux civils musulmans, et entraînant des représailles sanglantes des ex-rebelles Séléka contre la population terrorisée.

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En trois jours, 394 personnes ont été tuées dans la capitale centrafricaine, selon un dernier bilan donné dimanche par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

L’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power est intervenue dimanche par téléphone auprès de Michel Djotodia pour lui demander d’appeler au calme et de sanctionner les responsables des récentes violences.

Après le vote d’une résolution de l’ONU jeudi à l’unanimité, la France a déployé 1 600 militaires en République centrafricaine, en proie au chaos. Pour sa part, l’Union africaine a promis de porter à 6 000 les effectifs de sa force dans le pays, la Misca.

(Avec AFP)

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