Sommet de l’Élysée : partenariat économique et changement climatique au menu
Les travaux du sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique ont repris à huis clos samedi matin à Paris, avec deux conférences consacrées aux questions économiques et au changement climatique.
Afrique – France : comme on se retrouve !
Après une première journée, qui a permis de relancer le projet de création d’une force de défense panafricaine, la quarantaine de dirigeants africains présents à Paris doivent réfléchir à l’élaboration d’un "nouveau partenariat économique" que Paris appelle de ses vœux, alors que l’Afrique, qui connait depuis dix ans une croissance annuelle moyenne de 5%, est de plus en plus convoitée.
La France, qui a perdu la moitié de ses parts de marché en Afrique en dix ans au bénéfice de la Chine et des pays émergents, ambitionne de "doubler en cinq ans ses échanges commerciaux" avec le continent, a affirmé vendredi le président François Hollande.
>> Lire aussi : Sommet de l’Élysée : la sécurité, une affaire africaine.
Le chef de l’État français, qui a rappelé que la France consacrerait 20 milliards d’euros de prêts et dons sur cinq ans au développement de l’Afrique, a également proposé la création d’une "fondation franco-africaine pour la croissance". Cette fondation permettrait de "mobiliser des intérêts privés et publics, français, africains et européens, vers l’innovation et les nouvelles technologies", a expliqué M. Hollande.
Les dirigeants africains ont surtout mis en garde Paris et les entreprises françaises, en rappelant, comme le président ivoirien Alassane Ouattara, que si "pendant 40 ou 50 ans, il n’y avait pas de risques (pour les entreprises françaises), maintenant, il y a une concurrence avec les entreprises des pays émergents".
Vingt milliards d’euros de prêts et dons
Le sommet devrait s’achever sur une table-ronde consacrée au changement climatique dans la perspective de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques prévue en France fin 2015. "Paris espère une alliance entre l’Europe et l’Afrique sur les objectifs de cette conférence", dit-on à l’Élysée. "Il faut mieux faire entendre notre voix et aussi celle de l’Afrique qui est la plus touchée par ce phénomène (désertification, érosion des sols, déforestation…)", souligne l’entourage du président français.
Le sommet, qui s’achève à la mi-journée, sera suivi par une réunion informelle consacrée à la Centrafrique, au lendemain du déclenchement d’une opération militaire française chargée d’y rétablir l’ordre en soutien à une force panafricaine déjà sur place. Participeront à ce mini-sommet autour du président Hollande, le Premier ministre de transition Nicolas Tiangaye, les chefs d’État des pays voisins ainsi que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon des représentants de l’Union africaine et de l’Union européenne.
L’opération française en Centrafrique, qui intervient moins d’un an après l’intervention au Mali, a relancé les débats autour de la création d’une force de défense africaine, véritable serpent de mer de l’intégration africaine. Reprenant à son compte le projet de force de réaction rapide porté par l’Union africaine, François Hollande s’est engagé à lui apporter le soutien de la France. Paris, a-t-il dit, pourrait mettre des "cadres militaires" à disposition de son état-major et "entraîner chaque année 20.000 soldats" africains, l’objectif étant que cette force soit opérationnelle en 2015.
(AFP)
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