Littérature : le prix Médicis attribué à Marie Darrieussecq

Le jury du prix Médicis a choisi de récompenser Marie Darrieussecq pour son roman « Il faut beaucoup aimer les hommes ».

L’écrivain français Marie Darrieussecq © AFP

L’écrivain français Marie Darrieussecq © AFP

Publié le 12 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Marie Darrieussecq a reçu mardi le prix Médicis pour Il faut beaucoup aimer les hommes (P.O.L.), roman brûlant sur la passion de deux amants, une blanche et un noir, a annoncé le jury. L’auteure de 44 ans a été choisie au premier tour avec cinq voix, contre deux à Philippe Vasset (La Conjuration, Fayard), une à Céline Minard (Faillir être flingué, Rivages) et une à Frédéric Verger (Arden, Gallimard).

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Ecrivain et psychanalyste, Marie Darrieussecq aime faire exploser les tabous depuis son premier succès, Truismes, en 1996. Elle s’attaque avec ce roman à la passion, à l’attente de l’autre. "L’attente, a expliqué la romancière à l’AFP après l’annonce du prix, j’en parle beaucoup car malgré les luttes féministes auxquelles j’ai participé, nous les femmes, on a une Belle au Bois Dormant dans la tête."

Solange, l’héroïne basque de son précédent roman, Clèves (2011), est devenue actrice à Hollywood, où elle rencontre le beau Kouhouesso, second rôle au cinéma, qui a grandi en Afrique, un continent qu’elle va tenter de mieux connaître. "C’est un livre qui me tient particulièrement à cœur. Peut-être l’un de mes préférés, un aboutissement de mon travail", a raconté la romancière. "Plusieurs trajets de ma vie m’ont mené en Afrique et j’en ai donné mon image", a ajouté l’écrivain, qui a mis 18 mois à écrire ce livre.

Le journaliste et écrivain néerlandais Toine Heijmans a reçu le prix Médicis étranger pour son premier roman En mer (Bourgois), thriller psychologique qui embarque le lecteur sur un voilier dans un huis clos oppressant, au cœur de la tempête et d’une âme tourmentée (traduit du néerlandais par Danielle Losman). Toine Heijmans a obtenu cinq voix au deuxième tour. Patrick McGuinness Les derniers cent jours (Grasset), Laura Kasischke Esprit d’hiver (Christian Bourgois), Allan Hollingshurst L’enfant de l’étranger (Albin Michel) et Rosa Liksom Compartiment nº6 (Gallimard) ont eu chacun une voix.

"C’est extraordinaire d’avoir ce prix et d’avoir des lecteurs en France. Cela m’a beaucoup ému de voir mon livre dès la fin de l’été dans les vitrines des libraires français", a dit Toine Heijmans à l’AFP. "J’ai mis un an à écrire ce livre, je l’ai commencé en naviguant sur mon bateau. Même une fois à quai près de chez moi, je continuais à écrire sur le bateau en écoutant la radio de bord", a ajouté le romancier néerlandais dont le prochain livre porte sur l’immigration clandestine.

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Le prix Médicis de l’Essai a été décerné à Svetlana Alexievitch pour La Fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement (Actes Sud, traduit du russe par Sophie Benech).

"C’est la plus belle liste depuis 50 ans, avec des choix qui ne sont pas les plus attendus de la saison", s’est exclamé la présidente du jury Anne F. Garréta. "Le prix Médicis est un prix de découverte aventureux qui essaie de décrire ce qui donne du sens dans le moment", a-t-elle ajouté. Membre du jury, Frédéric Mitterrand a estimé que les trois livres couronnés "offrent chacun à sa manière, avec une forme littéraire très aboutie, des questions au sens très profond".

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