Israël et Gaza en guerre : plus d’un millier de morts, de nombreux Israéliens capturés

L’offensive, lancée depuis Gaza, territoire contrôlé par le Hamas, intervient 50 ans jour pour jour après le déclenchement de la guerre du Kippour, en 1973. Elle a déjà fait plus d’un millier de morts.

Des résidents se tiennent devant les ruines d’un immeuble ciblé par une frappe israélienne et évacué au préalable, dans la bande de Gaza , le 8 octobre 2023. © MAHMUD HAMS / AFP.

Publié le 8 octobre 2023 Lecture : 5 minutes.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a averti ce dimanche 8 octobre les Israéliens qu’ils étaient « embarqués dans une guerre longue et difficile » ayant déjà fait des centaines de morts de part et d’autre, au lendemain d’une offensive spectaculaire du Hamas palestinien lancée à partir de Gaza.

L’armée israélienne a pour sa part annoncé dans la matinée avoir frappé à l’aide d’un drone une « infrastructure terroriste du Hezbollah » libanais dans la zone frontière, après que le Hezbollah a dit avoir tiré « un grand nombre d’obus et de missiles guidés » sur le secteur contesté des Fermes de Chebaa.

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« La première phase est en train de s’achever […] par l’élimination de la grande majorité des forces ennemies qui se sont infiltrées sur notre territoire », a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué avant l’aube à propos de l’offensive du Hamas.

Pendant la nuit, les frappes aériennes de l’armée se sont poursuivies sur la bande de Gaza, territoire palestinien sous contrôle du Hamas d’où les tirs continuaient sur Israël. Les combats se sont poursuivis au sol entre forces israéliennes et éléments armés de ce mouvement islamiste infiltrés en Israël depuis la veille.

Attaque surprise

Le siège du commissariat de police de la ville de Sdérot, limitrophe de Gaza, où étaient retranchés des hommes armés du Hamas a pris fin dimanche matin, a annoncé la police dans un communiqué : la police et les forces spéciales de l’armée « ont neutralisé dix terroristes armés qui se trouvaient dans le commissariat ».

Le Hamas a attaqué dans la matinée du samedi 7 octobre au matin Israël par surprise, tirant des milliers de roquettes depuis la bande de Gaza et infiltrant des centaines de combattants en territoire israélien, où il a aussi capturé un nombre important de civils et militaires. Le site d’information israélien en ligne Ynet avance « une estimation d’une centaine de personnes […] enlevées » alors que les autorités n’avancent encore aucun chiffre.

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Des Israéliens à la recherche de leurs proches introuvables étaient interrogés en boucle sur les radios et les télévisions israéliennes dimanche. Certains expliquaient les avoir vus sur des vidéos d’otages du Hamas à Gaza circulant sur les réseaux sociaux. Les médias énuméraient aussi dimanche matin les noms des Israéliens tués samedi et identifiés, parmi lesquels des enfants et adolescents.

L’armée israélienne a publié sur un site internet spécial les identités de 26 soldats, hommes et femmes, tués depuis samedi. Profitant de l’effet de surprise, des combattants du Hamas à bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés se sont joués de l’imposante barrière érigée par Israël autour de la bande de Gaza, attaquant des positions militaires ou des civils en pleine rue.

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« Sans précédent »

Il s’agit de l’escalade la plus meurtrière dans le conflit israélo-palestinien depuis des décennies. Les combats ont fait « plus de 600 morts » et « plus de 2 000 blessés » côté israélien, selon l’armée qui a accusé le Hamas d’avoir « massacré des civils » jusque dans leurs maisons. Dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne mène depuis samedi des dizaines de frappes aériennes en représailles, la Hamas a dénombré 370 morts et près de 2 000 blessés.

« Ce qui s’est passé aujourd’hui est sans précédent en Israël », a reconnu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une allocution télévisée. « Tous ces endroits où le Hamas se cache […] nous allons en faire des ruines ». « Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire », a affirmé de son côté Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas.

Les hostilités ont commencé samedi à l’aube par un déluge de roquettes tirées depuis la bande de Gaza vers les localités israéliennes voisines et jusque vers Tel-Aviv et Jérusalem. « J’ai vu beaucoup de corps », a dit Shlomi, un Israélien, à côté de cadavres recouverts sur une route près du kibboutz Gevim, dans le sud du pays. Samedi soir, l’armée israélienne a fait état de « centaines » d’infiltrés encore présents sur le sol israélien après une « puissante invasion terrestre ».

Cette escalade survient cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise, entraînant la mort de 2 600 Israéliens et faisant au moins 9 500 morts et disparus côté arabe en trois semaines de combat.

« Sabres » contre « Déluge »

Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé dans une vidéo avoir « capturé plusieurs soldats ennemis » et les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique palestinien, ont aussi déclaré détenir « de nombreux soldats » israéliens. Le porte-parole de l’armée a confirmé que des « soldats et des civils israéliens » avaient été enlevés. L’organisation a par la suite déclaré avoir fait « plus de 100 prisonniers ».

Le commandant des brigades Al-Qassam, Mohammad Deif, a annoncé avoir déclenché une opération baptisée « déluge d’Al-Aqsa » contre Israël et avoir tiré plus de « 5 000 roquettes » pour « mettre fin à tous les crimes de l’occupation ».

L’armée israélienne a, pour sa part, compté plus de 3 000 tirs. Elle a déclenché l’opération « Sabres de fer » et mené des frappes aériennes sur l’enclave palestinienne, disant avoir détruit plusieurs bâtiments présentés comme des « centres de commandement » du Hamas.

Médecins sans frontières a déclaré qu’une frappe avait touché un hôpital dans l’enclave, causant plusieurs décès. L’ONU a recensé 20 000 déplacés palestiniens dans la bande de Gaza.

Blocus israélien

Netanyahou a annoncé la suspension des livraisons d’électricité, de nourriture et de biens d’Israël vers ce territoire palestinien soumis à un strict blocus israélien depuis que le Hamas y a pris le contrôle en 2007. Le conflit provoque des perturbations à l’aéroport de Tel-Aviv et les écoles resteront fermées dimanche, début de la semaine en Israël.

Cette flambée de violence a été condamnée par de nombreux gouvernements. Le président américain Joe Biden a assuré samedi Israël de son « soutien inébranlable ». L’ONU a annoncé avoir convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient dimanche soir. L’Iran a quant à lui applaudi l’offensive. « Nous soutenons cette fière opération », a annoncé le général des Gardiens de la révolution Yahya Rahim-Safavi, cité par l’agence Isna.

[Dernière mise à jour le 8 octobre à 16 h 40.]

(avec AFP)

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