Au Niger, la journaliste Samira Sabou « en détention secrète » depuis son interpellation
Interpellée le 30 septembre, la journaliste a enfin pu joindre son avocat, qui s’est rendu dans les locaux de la police judiciaire, à Niamey. RSF a demandé sa libération immédiate.
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Samira Sabou dans un reportage de TV5 Monde, diffusé le 30 juillet 2020. © TV5 Monde.
Elle n’avait donné signe de vie depuis son interpellation, le 30 septembre. La journaliste nigérienne Samira Sabou se trouve dans les locaux de la police judiciaire, ont indiqué le 8 octobre Reporters sans Frontières (RSF) et une source dans son entourage. Personnalité connue des Nigériens, Samira Sabo est défenseure des droits humains , préside l’Association des blogueurs pour une citoyenneté active et est administratrice du Magazine d’information sur le développement économique et social (Mides).
« En détention secrète depuis huit jours sans inculpation, la journaliste Samira Sabou a enfin joint son avocat qui s’est rendu dans les locaux de la police judiciaire de Niamey où son audition a débuté », explique RSF, dans une publication sur X (ex-Twitter). Une source de l’entourage de la journaliste a confirmé que celle-ci se trouvait à la police judiciaire, sans donner davantage de précisions. Jusqu’ici, aucune communication officielle des autorités nigériennes, issues du putsch du 26 juillet au cours duquel le président Mohamed Bazoum a été renversé, n’a été faite.
Plainte pour enlèvement, séquestration et détention arbitraire
Selon RSF, qui dénonce une « procédure arbitraire » et demande sa « libération immédiate », Samira Sabou a été interpellée par « des hommes en tenue civile » le 30 septembre. Personne n’avait eu de ses nouvelles depuis et les raisons de son interpellation sont encore inconnues. Une plainte a été déposée le 4 octobre par son avocat, Me Ould Salem Saïd, devant le procureur de Niamey, pour enlèvement, séquestration et détention arbitraire.
En juin 2020, la journaliste avait déjà été interpellée à la suite d’une plainte déposée par Sani Mahamadou Issoufou, le fils et ancien directeur de cabinet adjoint du président d’alors, Mahamadou Issoufou (2011-2021). Elle avait été écrouée et jugée pour diffamation à la suite de publications concernant une affaire de surfacturations d’achats d’équipements militaires, avant d’être relaxée.
(avec AFP)
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