Burundi : le gouvernement demande la fermeture du bureau de l’ONU
Une délégation de l’Onu est venue discuter à Bujumbura de la fermeture du Bureau des Nations unies au Burundi (Bnub) demandée par le gouvernement, mais que l’opposition trouve mal venue à l’approche d’importantes élections, a appris l’AFP de sources concordantes vendredi.
"Le gouvernement du Burundi dit que le Bnub a terminé sa mission puisque la paix est revenue dans ce pays, il a donc demandé que l’Onu mette fin au mandat du Bnub", a déclaré à la presse le chef de la délégation onusienne, Sam Ibok, directeur du département des affaires politiques pour l’Afrique.
"Nous sommes donc ici comme des envoyés spéciaux du Conseil de sécurité pour rencontrer le gouvernement, l’opposition, la société civile, les écouter après quoi nous allons retourner à New York pour présenter notre rapport sur la meilleure façon de répondre à cette demande", a-t-il poursuivi.
L’ONU avait déployé une mission de paix au Burundi après la signature des accords d’Arusha en 2000 qui avaient ouvert la voie à la fin d’une longue guerre civile au Burundi. La mission a plusieurs fois changé de nom et de structure, pour devenir le Bnub après les dernières élections générales de 2010.
La mission d’évaluation a depuis lundi rencontré le Premier vice-président Bernard Busokoza, des membres du gouvernement, l’opposition, la société civile et les responsables des médias, selon une source onusienne à Bujumbura. Elle doit encore rencontrer le président burundais, Pierre Nkurunziza.
"Surprenant"
"C’est très surprenant. Presque tous ces interlocuteurs, même du gouvernement, estiment que l’heure du retrait n’a pas encore sonné pour le Bnub, au regard du rôle que ce bureau joue aujourd’hui et des échéances électorales qui approchent", a précisé cette source sous couvert d’anonymat.
Le Burundi a failli basculer une nouvelle fois dans la violence après les élections de 2010, boycottées par les principaux partis d’opposition.
Le climat politique s’est ensuite amélioré, mais la paix au Burundi est toujours jugée "fragile" par l’ONU, dont des représentants expriment, sous couvert d’anonymat, le souhait d’accompagner le pays jusqu’aux prochaines élections, en 2015.
"Le Bnub est aujourd’hui indispensable si on veut créer les conditions d’élections justes et équitables en 2015", a déclaré à l’AFP Léonce Ngendakumana, président de la coalition d’opposition ADC-Ikibiri. Pour lui, ceux qui demandent sa fermeture "veulent tricher encore une fois aux élections, veulent encore ramener ce pays dans la tourmente".
Le Conseil de sécurité doit annoncer sa décision sur le sort du Bnub avant le 15 février 2014, fin de l’actuel mandat du Bureau.
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