Deux morts dans des heurts entre milices armées à Tripoli

Le gouvernement libyen a condamné vendredi les combats entre milices ayant fait la veille deux morts en plein centre de Tripoli, énième illustration du chaos qui règne toujours dans le pays, deux ans après la chute du régime de Kadhafi.

Des militaires inspectent le coffre d’un véhicule lors d’un contrôle de sécurité à Tripoli. © AFP

Des militaires inspectent le coffre d’un véhicule lors d’un contrôle de sécurité à Tripoli. © AFP

Publié le 9 novembre 2013 Lecture : 3 minutes.

"La situation devient de plus en plus critique", a déploré un diplomate, tandis que quatre ambassades occidentales à Tripoli ont publié un communiqué conjoint réitérant leur soutien "aux institutions politiques élues", qui peinent à remettre sur pied l’armée et la police, et donc imposer leur autorité.

Deux ans après la mort de Mouammar Kadhafi et la chute de son régime, les milices font la loi en Libye.

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Jeudi soir, elles se sont affrontées dans plusieurs quartiers du centre-ville pour venger la mort du chef d’une d’entre elles, terrorisant les Tripolitains, des balles perdues atterrissant même dans plusieurs habitations.

Des miliciens venus de Misrata (à l’est de Tripoli) à bord de véhicules équipés de canons antiaériens se sont dirigés vers Soug al-Jomaa, dans la capitale, pour venger leur chef tué à un barrage tenu par une brigade d’ex-rebelles de ce quartier.

"Deux personnes ont été tuées et 29 autres ont été blessées, la plupart (…) ayant quitté les hôpitaux", a indiqué un porte-parole du ministère de la Santé.

"C’était l’horreur. Une roquette a atterri dans la chambre à coucher de notre voisin. Heureusement que personne n’y était", raconte Khadija, une femme d’une quarantaine d’années habitant le quartier Al-Andalous près du centre-ville.

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Des échanges de feu et des explosions ont été entendus notamment entre 22H00 et 01H00 (20H00 et 23H00 GMT), en particulier autour de l’hôtel Radisson où résident plusieurs diplomates et hommes d’affaires étrangers.

Des impacts de balles étaient visibles vendredi sur l’hôtel et des vitres ont volé en éclats. Toutefois, aucune victime n’était à déplorer, selon un responsable de l’établissement.

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Au sous-sol pour être à l’abri

"Les services de sécurité de l’hôtel nous ont demandé de descendre au sous-sol où nous avons passé une grande partie de la nuit pour être à l’abri des balles", a indiqué à l’AFP une résidente de l’hôtel, employée d’une organisation internationale.

Vendredi, jour de prière hebdomadaire, la situation était revenue à la normale à Tripoli et le marché aux animaux, où des combats avaient eu lieu la veille, grouillait de monde.

Aucune présence des forces de sécurité ou d’hommes armés n’était visible dans la ville, selon un journaliste de l’AFP.

Les Tripolitains protestent régulièrement contre la présence de factions armées venues d’autres localités et qui avaient participé à la libération de Tripoli du régime Kadhafi en août 2011, mais n’avaient pas quitté la capitale.

Les autorités de transition ont sommé à plusieurs reprises ces milices de quitter la capitale, en vain.

Le gouvernement a condamné dans un communiqué les "événements déplorables" de jeudi soir, tout en s’engageant à présenter "leurs auteurs devant la justice et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter la répétition de tels actes".

Parallèlement, les ambassades de France, d’Italie, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis ont appelé dans leur communiqué "tous les Libyens à mettre de côté leurs divergences", à travailler ensemble dans l’intérêt national et à "aider à renforcer les institutions démocratiques en vue de réaliser pleinement les aspirations de la révolution".

Plusieurs attaques contre des ambassades ces derniers mois ont forcé un certain nombre de diplomates à quitter leur représentation de Benghazi. La Russie, la France et les Etats-Unis ont notamment été visés.

Dans cette ville de l’est libyen, berceau de la révolte de 2011 et fief des islamistes extrémistes, l’armée a annoncé le déploiement de ses forces pour mettre fin aux assassinats et attaques qui visent régulièrement des officiers de la police et de l’armée.

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