Au Cameroun, 27 personnes tuées dans un éboulement dû aux pluies à Yaoundé
Sous la pression des averses torrentielles de ce dimanche 8 octobre, un pan de colline recouvert d’habitations précaires s’est effondré dans la capitale camerounaise. Les secouristes recherchent encore des victimes ce lundi.
Des éboulements surviennent fréquemment en saison des pluies à Yaoundé, ville de quelque 3 millions d’habitants constellée de collines sur les flancs desquelles des habitations souvent précaires sont construites.
Cette fois, le drame s’est produit en début de soirée, dans le quartier de Mbankolo, à la périphérie nord-ouest de la capitale. Une digue retenant les eaux d’un lac artificiel gonflé par des pluies diluviennes a rompu et « une trentaine de maisons ont été détruites », selon la chaîne de télévision publique CRTV. « Il y eu un éboulement à la suite d’une grande pluie. L’eau a balayé tout sur son passage », a déclaré Daouda Ousmanou, le sous-préfet du secteur II de Yaoundé où se trouve Mbankolo, au micro de la radio publique.
« Hier nous avons extrait quinze personnes décédées et ce matin nous en avons retrouvé huit. Nous continuons à chercher », expliquait en début de matinée le capitaine de vaisseau David Petatoa Poufong, commandant en second du corps national des sapeurs-pompiers. Quelques instants plus tard, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, parlait sur place d’un nouveau bilan de 27 morts.
En fin de matinée, quinze heures après l’effondrement de la colline, deux habitants du quartier ont également transporté deux petits corps sans vie, rapporte un journaliste de l’AFP. Comme celles de ces enfants, les dépouilles de huit adultes ont été chargées dans les véhicules des pompiers, devant une foule compacte de badauds mais aussi de proches en pleurs.
Torrents d’eau et de boue
La foule comme les journalistes sont tenus à distance des lieux précis de l’éboulement par un cordon de sécurité. Mais des images diffusées sur la CRTV montrent le pan de colline effondré et ce qu’il reste, accroché à la pente, de maisons manifestement construites dans des matériaux fragiles, notamment du bois, des briques de terre séchée et de la tôle.
« Nous avons constaté que le mur qui avait été construit par les Allemands pour contenir les eaux a cédé sous la pression. Le lac s’est entièrement déversé sur les habitations construites sur le flanc de la colline », a déclaré Cyprien Djou, un agent administratif de la mairie de l’arrondissement qui habite le quartier. « Tout de suite, nous avons commencé à rechercher les victimes, les sapeurs-pompiers nous ont trouvés déjà sur les lieux », raconte-t-il.
« Ces maisons ont été construites dans une zone dangereuse », a déploré sur place le ministre Atanga Nji, ajoutant : « Nous allons travailler à sensibiliser les gens afin que toutes ces zones non constructibles soient libérées. Chaque année nous avons des morts. »
Le 27 novembre 2022, au moins quinze personnes avaient perdu la vie dans l’éboulement d’un pan de colline dans le quartier de Damas, au sud de Mbankolo. Dans ce quartier populaire, des pluies torrentielles avaient fait s’écrouler un terrain vague à flanc de colline sur lequel une foule assistait à un hommage funéraire.
(avec AFP)
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