En Tunisie, pourquoi étudier la langue d’un pays qui vous malmène ?

Échaudés par leur perception de la politique française et par le coût élevé des études, les Tunisiens se disent de moins en moins enclins à apprendre la langue d’un pays qui, estiment-ils, continue à les prendre de haut.

De gauche à droite :  La secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, le président français, Emmanuel Macron, et le président tunisien, Kaïs Saïed, lors du 18e Sommet des pays francophones à Djerba, en Tunisie, le 19 novembre 2022. © Montage JA; FETHI BELAID/AFP

De gauche à droite : La secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, le président français, Emmanuel Macron, et le président tunisien, Kaïs Saïed, lors du 18e Sommet des pays francophones à Djerba, en Tunisie, le 19 novembre 2022. © Montage JA; FETHI BELAID/AFP

Publié le 3 novembre 2023 Lecture : 5 minutes.

Les rapports entre le président français Emmanuel Macron et les chefs d’État marocain, algérien et tunisien se sont nettement dégradés. © MONTAGE JA; Ludovic Marin/AFP; Fadel Senna/AFP; Serguey Pyatakov/EPA/EFE/MAXPPP; Nicolas Fauqué
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[Série] Au Maghreb, le grand recul de la France et du français

Le président français Emmanuel Macron promettait en 2017 de « tout changer » dans les relations entre Paris et les trois pays du Maghreb central. Mais à présent, le lien semble plus distendu que jamais, alors que l’usage et de l’apprentissage de la langue française connaissent une désaffection croissante.

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AU MAGHREB, LE GRAND RECUL DE LA FRANCE ET DU FRANÇAIS (3/3) La décision algérienne de mettre fin à l’enseignement du programme français dans les écoles privées pourrait devenir une tentation tunisienne. Dans le pays de Bourguiba, l’un des pères fondateurs de la francophonie, la langue de Molière est un « butin de guerre » rouillé.

Avec, selon l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), plus de 6,3 millions de locuteurs pour 12 millions de Tunisiens, le français se porte mal dans un contexte tout à fait paradoxal. Jamais les établissements d’enseignement affichant le précieux label de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE) n’ont été aussi nombreux, mais cet indicateur est trompeur : il est aussi le symptôme d’un désengagement de la France qui, en déléguant l’apprentissage de la langue aux locaux, participe au recul de son influence.

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