L’armée française prête à quitter le Niger, sous escorte

Le retrait des quelque 1 400 soldats français a été exigé par la junte arrivée au pouvoir à la fin de juillet. Après deux mois de bras de fer, Emmanuel Macron avait finalement annoncé en septembre le départ des militaires stationnés dans le pays.

Des soutiens du régime militaire nigérien protestent devant la base aérienne française à Niamey, le 16 septembre 2023. © AFP.

Publié le 10 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Les opérations pour le retrait des soldats français présents au Niger commencent ce mardi 10 octobre, sous escorte de l’armée nigérienne, a indiqué lundi soir le régime du général Abdourahamane Tiani, dans un communiqué lu à la télévision nationale, Télé Sahel. Au même moment, l’Algérie a annoncé qu’elle allait « surseoir » à sa médiation censée trouver une sortie de crise.

Le communiqué ne précise pas la destination de ce convoi. Le retrait des quelque 1 400 soldats français du pays avait été exigé par les généraux nigériens rapidement après leur arrivée au pouvoir à la fin de juillet. Et le président français Emmanuel Macron avait annoncé leur départ à la fin de septembre. « Après des rencontres » et des « échanges entre nos autorités et la partie française, un calendrier de retrait de leurs troupes a été déterminé d’un commun accord », précise Niamey.

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Plusieurs convois

Ce week-end, plusieurs convois ont eu lieu entre les bases avancées du nord-ouest, où sont déployés 400 militaires, et la capitale Niamey, selon des sources sécuritaires nigériennes et françaises interrogées. Au moins deux convois avaient permis aux bases de Ouallam et Tabarey-Barey d’être ravitaillées et à plusieurs militaires français considérés comme prioritaires d’être acheminés vers Niamey.

Le ravitaillement a permis d’améliorer la situation des militaires français sur place : les réserves de rations, d’eau et de carburant – l’électricité est fabriquée à partir de groupes électrogènes – se comptaient en jours. Cela a aussi permis de préparer leur départ de cette région dite des « trois frontières », entre Niger, Burkina Faso et Mali, où ils étaient déployés dans le cadre de la lutte antiterroriste aux côtés des Nigériens.

Frontières fermées

Peu de voies sont utilisables pour quitter le Niger. Les frontières terrestres avec le Bénin et le Nigeria sont fermées, et les Nigériens interdisent le survol de leur territoire par des avions français, civils et militaires, sauf autorisation dérogatoire. Les autres frontières ont été rouvertes avec cinq pays, l’Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, où se trouve le commandement des Forces françaises au Sahel, basé à N’Djamena.

Si les containers français sont acheminés vers le Tchad, ils devraient ensuite transiter par le port de Douala, au Cameroun, selon une source proche du dossier.

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Alger « surseoit » sa médiation

De son côté, l’Algérie a annoncé le 9 octobre au soir « surseoir » à sa médiation censée trouver une sortie de crise au Niger « jusqu’à l’obtention des clarifications qu’il estime nécessaires au sujet de la mise en œuvre de la médiation algérienne ». Si le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, devait se rendre au Niger, les échanges entre les deux chancelleries sur « le programme et le contenu de cette visite » n’ont pas été « concluants », ajoute le ministère marocain des Affaires étrangères.

L’Algérie avait proposé à la fin d’août un plan détaillé de transition de six mois. Au début d’octobre, le régime nigérien avait toutefois rappelé que la durée de la transition serait uniquement fixée par un dialogue « national inclusif ». Quelques jours après son arrivée au pouvoir, le général Tiani avait annoncé une transition d’une durée maximum de trois ans.

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(avec AFP)

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