Le Hamas menace d’exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes sur Gaza
Au troisième jour de la guerre entre le Hamas et l’État hébreu, Gaza est toujours sous blocus total et les bilans ne cessent d’être revus à la hausse, d’un côté comme de l’autre.
Le Hamas a menacé d’exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes israéliennes qui se multiplient sur la bande de Gaza au troisième jour de l’offensive massive déclenchée par le mouvement islamiste palestinien, qui a fait plus de 1 600 morts de part et d’autre.
Cette menace intervient après le « siège total » imposé le 9 octobre par Israël à la bande de Gaza contrôlée depuis 2007 par le Hamas. Elle est pilonnée par l’armée israélienne en réponse à l’attaque meurtrière sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas par voie de terre, d’air et de mer, comparée par Israël aux attentats du 11 septembre 2001.
« Énormément de force »
Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir repris le « contrôle » des localités du sud du pays prises pour cible, où des combattants du Hamas ont lancé leur attaque surprise. « Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (…), nous allons les vaincre avec de la force, énormément de force », a promis le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Mais le Hamas a mis en garde Israël. « Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils (…). L’ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu’ils comprennent », a-t-il menacé dans un communiqué. Près de 150 personnes ont été enlevées en Israël par le Hamas, selon le gouvernement israélien.
Les États-Unis, qui ont commencé à envoyer de l’aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée, ont affirmé n’avoir « aucune intention d’envoyer des troupes », selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. De son côté, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salmane s’est entretenu par téléphone avec le président palestinien Mahmoud Abbas, et lui a notamment affirmé qu’il travaillait à empêcher « une expansion » du conflit.
Gouvernement d’union nationale
Selon l’armée israélienne, plus de 900 Israéliens ont été tués depuis le début de l’offensive. Le ministère israélien de la Santé a également fait état de 2 616 blessés. Le 7 octobre, 250 personnes ont été tuées dans une rave party organisée dans le désert israélien près de la bande de Gaza. Côté palestinien, 687 personnes ont été tuées et 3 727 blessées, selon les autorités locales.
Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza, mince territoire côtier peuplé de 2,3 millions de Palestiniens. Dans la foulée de l’annonce du « siège » de Gaza, Israël a ordonné la « coupure immédiate » de l’approvisionnement en eau de l’enclave, après les suspensions des livraisons d’électricité et de nourriture.
Dans une allocution télévisée le 9 octobre au soir, Netanyahou a appelé « les dirigeants de l’opposition à former immédiatement un gouvernement d’union nationale d’urgence sans conditions préalables. » L’armée israélienne estime à un millier le nombre de combattants du Hamas ayant participé à « l’invasion d’Israël », a déclaré un porte-parole.
L’armée a par ailleurs annoncé avoir tué « plusieurs suspects armés » qui s’étaient infiltrés en Israël à partir du Liban. Le Hezbollah libanais, bête noire d’Israël, a affirmé lundi avoir bombardé deux casernes israéliennes, en réponse à la mort de trois de ses membres par des bombardements israéliens sur une zone frontalière au sud du Liban, sur fond de craintes d’escalade sur un autre front.
Communiqué commun
Nombre de ressortissants d’autres pays, certains ayant aussi la nationalité israélienne, ont été tués dans l’offensive du Hamas, notamment 12 Thaïlandais, 10 Népalais, 11 Américains, sept Argentins, deux Ukrainiennes, deux Français, un Russe, un Britannique, un Cambodgien et un Canadien, selon les autorités de ces pays.
L’attaque du Hamas a été condamnée par de nombreux pays occidentaux. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, tout en reconnaissant les « inquiétudes légitimes d’Israël pour sa sécurité », s’est dit « profondément bouleversé » par l’annonce des autorités israéliennes du « siège complet » de la bande de Gaza.
L’Allemagne, les États-Unis, la France, l’Italie et le Royaume-Uni ont publié un communiqué commun dans lequel les cinq puissances déclarent qu’elles « soutiendront les efforts d’Israël pour se défendre » et condamnent « sans ambiguïté possible le Hamas ». Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lui mis en garde Israël contre une attaque « indiscriminée » de civils à Gaza, qui « ne ferait qu’accroître les souffrances et renforcer la spirale de la violence dans la région ».
(Avec AFP)
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