Mozambique : l’ex-rébellion nie sa responsablité dans une attaque
L’ancien mouvement rebelle du Mozambique, la Renamo, a nié dimanche être responsable de l’attaque qui a fait un mort samedi dans le centre du pays, dans une contexte de regain de tension avec son ancien adversaire du Frelimo, au pouvoir.
Samedi, la présidence avait accusé la Renamo d’être responsable notamment de cette attaque d’un convoi de véhicules civils sur le principal axe de circulation nord-sud du pays, qui a également fait dix blessés.
"La Renamo se distancie de l’attaque", a indiqué le porte-parole de la Renamo, Fernando Mazanga, soulignant que la propre enquête du mouvement avait montré qu’il n’y était pour rien.
La reprise des incidents et accrochages survient alors que Renamo et gouvernement se prévalent de vouloir éviter une escalade militaire, appelant chacun de son côté à une reprise du dialogue.
Mais après plusieurs incidents armés sporadiques ces derniers mois, la tension était montée d’un cran lundi dernier lorsque l’armée avait pris la principale base militaire de la Renamo, dans le centre du pays.
Les ex-rebelles ont affirmé vendredi que l’un de leurs députés, Armindo Milaco, avait été tué lundi "par un obus" pendant cette attaque. Mais le porte-parole de la Renamo a réfuté l’"insinuation" d’une riposte à la mort du député.
Le chef de la Renamo Afonso Dhlakama a pris la fuite lors de l’assaut contre la base de son mouvement. L’absence du chef et la dispersion des ex-rebelles rend difficile toute tentative de déterminer les responsabilités directes dans les attaques, a cependant reconnu le porte-parole de la Renamo.
"La guerrila est dispersée et peut attaquer sans ordres", a indiqué M. Mazanga, soulignant que Dhlakama, qui se cache depuis l’attaque de la base, n’était plus en mesure de donner des ordres.
Selon lui, "le président de la Renamo a perdu le contrôle de la situation et on ne peut le blamer de ce qui pourrait se passer désormais."
Après une guerre civile de 16 ans qui a fait plus d’un million de morts et ruiné le pays, la Renamo, qui fut particulièrement cruelle envers les civils, est devenue le principal parti d’opposition en 1992 au terme d’un accord de paix signé à Rome. Mais elle n’a jamais pu remporter une élection contre le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance en 1975 de l’ex-colonie portugaise.
Fin 2012, le chef historique de la Renamo, Afonso Dhlakama, s’est retiré avec des hommes armés dans une zone montagneuse, menaçant de relancer les attaques contre les symboles du pouvoir.
Après la prise de la base de la Renamo lundi, les ex-rebelles ont accusé le gouvernement d’avoir rompu l’accord de paix.
Officiellement, la Renamo réclame une part plus grande dans les instances électorales ainsi que l’intégration de ses combattants dans l’armée. Mais, selon des analystes, le mouvement voudrait avoir une part des richesses du pays.
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