Le plaidoyer d’Ajay Banga pour moins investir dans les énergies fossiles

À Marrakech, le président de la Banque mondiale cherche à repositionner la Banque mondiale pour mieux répondre à des défis mondiaux comme le changement climatique.

Des militants brandissent des pancartes lors d’une manifestation contre la pauvreté et le changement climatique, le premier jour des réunions annuelles du FMI et de la BM, à Marrakech, le 9 octobre 2023. © FADEL SENNA / AFP

Des militants brandissent des pancartes lors d’une manifestation contre la pauvreté et le changement climatique, le premier jour des réunions annuelles du FMI et de la BM, à Marrakech, le 9 octobre 2023. © FADEL SENNA / AFP

Publié le 11 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Issu du dossier

À Marrakech, l’Afrique au cœur des réformes du FMI et de la Banque mondiale

Face au besoin urgent de financements pour surmonter le changement climatique, la crise de la dette dans plusieurs pays et un taux de pauvreté qui peine à se réduire, les espoirs sont grands pour le continent, alors que les deux institutions de Bretton Woods n’y avaient pas tenu de rencontres annuelles depuis celles de Nairobi, au Kenya, en 1973.

Sommaire

Le président de la Banque mondiale (BM) a défendu des investissements limités dans les énergies fossiles, assurant toutefois vouloir les « réduire » au moment où il souhaite faire grandir l’institution afin de mieux combattre le changement climatique.

« Nous avons investi 170 millions (de dollars) directement dans les énergies fossiles l’an dernier, sur les 120 milliards d’engagements de la Banque » et c’était « dans le gaz naturel », a souligné Ajay Banga lors d’une conférence de presse. « Le monde développé utilise le gaz naturel tous les jours et ce qu’on essaie de faire, c’est de réduire les investissements dans les énergies fossiles », a-t-il poursuivi.

la suite après cette publicité

Climatoscepticisme

« Par exemple, on n’a pas investi directement dans une centrale à charbon depuis 2010. Mais même depuis 2019, avant que je rejoigne la Banque, nos investissements dans les énergies fossiles ont été réduits dramatiquement », a ajouté Ajay Banga, qui a succédé en juin à David Malpass lequel avait été accusé de climatoscepticisme et de n’avoir pas fait assez en faveur du climat.

Le nouveau dirigeant cherche pour sa part à repositionner la BM pour mieux répondre à des défis mondiaux comme le changement climatique. Mais l’institution basée à Washington est régulièrement attaquée par des défenseurs de l’environnement pour la poursuite de son soutien aux énergies fossiles.

« Tout petit rôle du gaz »

Quelques manifestants avaient ainsi déployé une banderole devant l’entrée des réunions de la Banque et du FMI, lundi à Marrakech, pour demander d’en terminer avec ces financements, alors qu’une manifestation sur ce thème est prévue vendredi.

Ajay Banga a appelé à une discussion sur le rôle du gaz, moins émetteur que le pétrole et surtout le charbon, dans la transition énergétique. « Nous pensons qu’il joue un rôle mais un tout petit rôle », a-t-il avancé. « La question la plus importante c’est comment on peut continuer à agir en faveur des énergies renouvelables », a-t-il estimé.

la suite après cette publicité

Avec les réformes en cours, la BM pourrait augmenter ses capacités de financement à 150 milliards de dollars ou plus au cours des dix prochaines années, a avancé le responsable, jugeant que ce n’était « pas suffisant ». « Après avoir forgé une meilleure banque, il nous faudra une banque plus grosse », a-t-il lancé sans rentrer dans les détails.

(Avec AFP)

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Dans le même dossier