Au Mali, le bataillon de l’armée reconstituée quitte son camp à Kidal

Ce bataillon composé de militaires et de membres des mouvements armés du Nord, censé matérialiser leur réconciliation, a été poussé à quitter son camp à Kidal, théâtre possible d’une confrontation militaire dans les prochaines semaines.

Une patrouille de l’armée malienne et de membres des mouvements de l’Azawad, dans le district de Gao, le 19 avril 2017. © Souleymane AG ANARA/AFP

Publié le 11 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le bataillon de l’armée dite reconstituée, qui intègre des soldats de l’armée, des combattants de la rébellion séparatiste à dominante touarègue et des hommes des groupes armés pro-gouvernementaux, a quitté son camp de Kidal. Son départ a été rapporté par l’armée malienne, la rébellion et la Minusma, la mission de l’ONU au Mali.

Ce bataillon manifestait l’effort de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des anciens combattants, un des chapitres importants de l’accord de paix. L’arrivée de quelques centaines de membres du bataillon reconstitué à Kidal, en février 2020, après des années d’absence de l’armée, avait été saluée comme une avancée significative sur la voie de la paix.

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Convoi des Fama

Dans les faits, Kidal, bastion de la rébellion séparatiste, est restée sous le contrôle de cette dernière, malgré la présence d’un camp de l’armée reconstituée et d’un autre de l’ONU. Les séparatistes viennent de reprendre les hostilités contre l’armée et l’accord de 2015 est moribond. Une possible opération de l’armée se profile à Kidal.

La Minusma, poussée vers la sortie par la junte au pouvoir à Bamako, doit libérer son camp à Kidal dans les prochaines semaines. La rétrocession de ce camp pourrait donner lieu à des combats entre la rébellion et l’armée pour le contrôle de l’emprise. Un important convoi de l’armée s’est mis en branle la semaine passée en direction de Kidal, dans la perspective de l’évacuation du camp onusien de Kidal et, plus au nord, de ceux de Tessalit et d’Aguelhok.

Accueillis au camp de la Minusma

La rébellion s’est livrée à des attaques contre cette colonne, qui a progressé jusqu’à environ 110 kilomètres au sud de Kidal. La rébellion a indiqué dans un communiqué avoir « (encadré) le retrait volontaire » du bataillon reconstitué, qui s’est déroulé « dans les meilleures conditions en étroite collaboration avec la Minusma ». Les éléments du bataillon reconstitué ont été accueillis au camp de la Minusma.

L’armée a indiqué sur les réseaux sociaux que ce sont ses composantes et celles des groupes pro-gouvernementaux au sein du bataillon reconstitué qui ont quitté leur camp.

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La Minusma a indiqué dans un communiqué qu’en application de son retrait en cours elle avait retiré ses Casques bleus de leurs postes avancés à Kidal pour les regrouper dans le camp de la mission. Ces Casques bleus appuyaient le bataillon reconstitué.

« En consultation avec les différentes parties prenantes, et pour des raisons strictement humanitaires, la Minusma a accepté d’accueillir dans son camp de Kidal ce jour 111 éléments » du bataillon reconstitué, a-t-elle dit.

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Départ des Casque bleus d’ici la fin de l’année

Kidal est un enjeu de souveraineté majeur, et son insoumission un vieux motif d’irritation à Bamako, y compris pour la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020. Les colonels ont fait du rétablissement du contrôle de l’État sur tout le territoire un de leurs mantras.

La Minusma est censée avoir quitté le Mali d’ici au 31 décembre. La Minusma et l’ONU « sont déterminées à tout mettre en œuvre pour réaliser le retrait dans les délais prévus (…) malgré des circonstances sécuritaires, logistiques et autres très difficiles », a dit la mission.

(Avec AFP)

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